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La privatisation du Crédit populaire d’Algérie piétine

mardi 20 mars 2007, par Rédaction

La privatisation du Crédit populaire d’Algérie (CPA) a encore une fois été retardée et ne sera pas concrétisée avant plusieurs mois selon une source proche du dossier.

Mohamed Djellab, P-DG du Crédit populaire d’Algérie (CPA).

Les plus optimistes tablent sur une décision à la fin de l’année en cours, alors que les pessimistes évoquent déjà un retard de plus d’un an. Les raisons de ce retard seraient multiples. Les autorités algériennes viennent notamment de commander une étude auprès du cabinet d’audit KPMG pour déterminer la valeur du Crédit populaire d’Algérie (CPA). Elles devront donc patienter au moins quelques mois pour l’obtenir le précieux document sur lequel elles devraient baser l’essentiel de leur approche.

En 2002, la banque publique était estimée à plus de 500 millions de dollars. Aujourd’hui, cette évaluation est jugée trop faible par les Algériens. Ces derniers expliquent notamment que les fonds propres du CPA se situeraient aux alentours de 300 millions de dollars. Autre élément qui expliquerait ce retard : le calendrier politique chargé du gouvernement. L’approche des échéances électorales a modifié sensiblement l’ordre des priorités pour l’exécutif. La privatisation du Crédit populaire d’Algérie (CPA) peut donc attendre. Six banques, dont trois françaises ont déjà déposé des offres.

A l’issue des conclusions de l’audit de KPMG, elles devraient être invitées par le gouvernement algérien à reformuler de nouvelles offres financières, revues à la hausse pour répondre aux attentes algériennes. Ce retard, s’il venait à se confirmer, constituerait à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle réside dans le fait que le gouvernement ne semble pas prêt à brader les entreprises algériennes. Un soupçon récurrent depuis la mise en place du processus de privation de plusieurs centaines d’entreprises publiques.

En décidant de reporter l’opération de privatisation du CPA pour obtenir un relèvement de l’offre, il envoie un message fort aux investisseurs étrangers et à l’opinion publique nationale : les entreprises publiques seront vendues à leur juste prix et le marché algérien « doit se mériter ». Avec des réserves de changes très élevées grâce au prix du pétrole, l’Algérie a les moyens de sa nouvelle politique. Mais, ce report constitue également une mauvaise nouvelle pour l’image de l’Algérie auprès des investisseurs étrangers. Il vient, en effet, s’ajouter aux nombreux autres retards enregistrés sur les autres dossiers de privatisation : Algérie Télécom, Air Algérie, et plusieurs banques.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran