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La réalité de la croissance en Algérie

mercredi 11 octobre 2006, par Bilal

L’amélioration de la situation financière de l’Algérie ces dernières années, rendue possible grâce à la hausse des prix des hydrocarbures, n’a pas permis au pays de consolider sa croissance en raison du retard pris par le gouvernement dans la mise en place des réformes financières et économiques nécessaires.

La réalité de la croissance en Algérie

C’est là globalement le constat fait, hier au forum d’El Moudjahid, par des opérateurs et autres participants à un débat consacré à l’économie nationale et la cohésion sociale. Pour Issad Rebrab, l’Algérie dispose de nombreux atouts qui peuvent faire de lui « un pays riche et un acteur majeur dans le monde ». Il cite sa population jeune, sa situation géographique et ses ressources naturelles, minières et agricoles. Pourtant, « la population ne bénéficie pas de ces atouts », déclare cet opérateur rappelant « les conditions de vie difficiles des citoyens » et « leur pouvoir d’achat faible ». Il estime que « la cohésion sociale laisse place à l’individualisme et des problèmes de sécurité persistent ». La relance économique est quant à elle « fragile voire superficielle ».

L’opérateur relève notamment que les lourdeurs administratives freinent les initiatives, l’accès au foncier est difficile et le système bancaire et le mode de financement en Algérie n’est pas assez ambitieux. « Les initiative privées restent victime des suspicions et le pays hésite toujours sur le choix d’un modèle économique et social clair ». Pour lui, « il faut faire de la création des valeurs l’objectif prioritaire » et mobiliser les ressources du pays « en se basant sur un développement harmonieux industriel, agricole et des services ». En somme, il y a lieu, conclut Rebrab, d’« engager une politique ambitieuse de création de compétence et de permettre à l’entreprise privée de se développer pour être une véritable source de création de richesse ».

Le premier responsable de l’agence algérienne des exportations (ALGEX), M. Bennini, soutient lui aussi que si les indicateurs macro-économiques sont aujourd’hui stables, c’est grâce aux cours du pétrole. De même que la croissance économique enregistrée est le fruit des dépenses publiques. L’économie algérienne « a un véritable problème de compétitivité ». La privatisation est un autre dossier qui a été abordé. Rebrab regrette le rythme long de ce processus : « En 20 ans, seulement 10% des entreprises ont été cédées » en Algérie, explique-t-il. Outre la lenteur, cet opérateur évoque des problèmes de transparence. Une contrainte qui peut être réglée si les pouvoirs publics, propose-t-il, créent une instance autonome qui aura la charge de mener le processus. Ce patron regrette également que l’on privilégie les étrangers pour la reprise de sociétés.

Synthèse de Billal, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran