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La spéculation persiste dans la pomme de terre en Algérie

dimanche 19 octobre 2008, par Rédaction

La spéculation persiste dans le marché de la pomme de terre en Algérie malgré les mesures prises par le gouvernement pour l’enrayer.

Marché de la pomme de terre en Algérie.

Le nouveau système de régulation et de commercialisation de la pomme de terre en Algérie, décidé dernièrement par le gouvernement, a engendré une dépense de plus de 16 milliards de centimes, uniquement pour les frais de stockage de la pomme de terre au niveau des chambres froides. D’après un producteur et transformateur de cette denrée très prisée par les ménages, « le nouveau système qui devait éradiquer la spéculation autours de cet aliment n’a fait que régulariser les anciens spéculateurs, notamment certains propriétaires d’aires de stockage ». Notre interlocuteur note que « le gouvernement avait décidé le stockage de 120 000 tonnes de pomme de terre, soit 120 millions de kilos, à raison de 1,36 dinars le kilo stocké. Une somme mise au profit des propriétaires de chambres froides privées. Ce qui donne une moyenne de 16 milliards de centimes dépensés avant même que cette quantité de pomme de terre ne soit mise sur le marché et avant même que l’agriculteur ne récupère son argent ». « Ce volume de 120 millions de kilos stockés, ajoute notre source, devait être réinjecté sur le marché de la pomme de terre en Algérie durant la période creuse, c’est-à-dire entre septembre et novembre, pour casser les prix de la spéculation. Or, on observe aujourd’hui dans certaines régions une véritable flambée du prix de la pomme de terre qui oscille entre 35 et 50 dinars le kilo, à l’exemple des wilayas d’Aïn Defla, de Tizi Ouzou, de Bouira, de Blida et dans certains endroits à Alger. »

Un petit sondage auprès des ménages renseigne que la pomme de terre la moins chère, négociée entre 20 à 25 dinars, est de « très mauvaise qualité ». En conclusion, ce constat révèle, on ne peut mieux, le fossé qui sépare le nouveau système et la réalité du terrain. D’aucuns n’hésitent d’ailleurs pas à parler d’une sorte d’officialisation de fait de la spéculation au détriment du fellah et des producteurs réels de la pomme de terre. Ces derniers semblent aujourd’hui dans l’expectative puisqu’aucun sou n’a été encore empoché, en dépit des efforts méritoires déployés pour soutenir ce nouveau système. Il y a lieu de rappeler que ce nouveau système, piloté par le département de M. Rachid Benaïssa, est considéré comme un dispositif de secours adéquat pour éradiquer la spéculation et développer la filière de la pomme de terre. Bien que le ministre de l’Agriculture ait bien mûri son plan de sauvegarde de la filière tout au long de son processus de production, il n’en demeure pas moins que les spéculateurs véreux ne reculent devant rien pour empêcher toute tentative de modernisation du secteur agricole en Algérie.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après Le Jeune Indépendant