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La stratégie pour l’emploi en Algérie en débat

jeudi 20 mars 2008, par Kahina

La nouvelle stratégie pour la promotion de l’emploi en Algérie dévoilée par le gouvernement ne fait pas l’unanimité auprès des experts économiques.

Les PME et l’emploi en Algérie.

Les économistes semblent s’être mis d’accord pour qualifier de solution de « replâtrage » la nouvelle stratégie gouvernementale de promotion de l’emploi et de lutte contre le chômage en Algérie rendue publique mardi par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh. Plus explicite, un expert en économie estime qu’il s’agit tout simplement « d’emplois aidés et financés sur les dépenses publiques » dans la mesure où « l’Etat va mettre de l’argent pour aider à l’insertion de différentes catégories de chômeurs ». Mais au delà de ce « traitement social » à un problème plutôt d’ordre économique, les emplois créés seront-ils préservés à long terme ? De l’avis de notre interlocuteur, le dispositif tel qu’il est conçu « ne garantit pas cette pérennité ». Pourquoi ? Selon qu’il y ait croissance économique significative, au moins supérieure à 8% ou pas, l’emploi ainsi créé est menacé de disparaître et le travailleur tout simplement licencié. « L’Etat va accompagner à la fois l’employé et l’employeur par le biais de subventions et autres mesures fiscales incitatives pendant une durée déterminée et au terme de celle-ci, s’il y a une croissance économique significative susceptible d’entraîner dans son sillage l’essor de l’entreprise et une réelle dynamique économique, il est certain que les emplois créés seront préservés.

Cependant, vu le faible taux de croissance de l’économie algérienne qui se stabilise en-dessous de 6%, on reviendra à la situation de départ », explique notre interlocuteur. Un niveau de croissance qui « n’incite pas les entreprises algériennes à recruter », poursuit cet expert. On comprendra donc que la réussite de toute politique de lutte contre le chômage et par conséquent la préservation des emplois en Algérie est proportionnelle à la croissance économique. Et « cette croissance économique reste tributaire de la volonté de l’Etat à aider efficacement les entreprises algériennes », note encore ce même expert par le biais de véritables mesures telles que la réduction des impôts et des charges sociales, la facilitation dans les procédures d’accès aux crédits bancaires, la détention des taux d’intérêt et la mise sur le marché de main-d’œuvre qualifiée et assurer une meilleure flexibilité du travail. Par flexibilité du travail, il entend la possibilité pour un travailleur de trouver un emploi après son licenciement pour quelque raison que ce soit dans des délais relativement corrects.

Synthèse de Kahina, www.algerie-dz.com
D’après le Soir d’Algérie