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La vérité sur l’investissement en Algérie

dimanche 13 août 2006, par Ahlem

La faiblesse de l’investissement en Algérie et son incapacité à séduire les groupes d’envergure mondiale contrastent avec sa bonne situation financière que beaucoup de pays lui envient.

La vérité sur l’investissement en Algérie.

Le discours officiel fait état d’un flux conséquent d’investissements étrangers en Algérie. En fait, en dehors du secteur des hydrocarbures qui continue à attirer les compagnies étrangères, les engagements des firmes étrangères restent bien maigres.

1- Pas d’incitations à l’investissement productif
Si les investissements français et italiens par exemple restent modestes hors hydrocarbures, c’est que les entreprises originaires de ces deux pays sont de manière générale beaucoup plus tentées par le commerce courant. Le marché algérien est beaucoup plus ouvert au commerce. Cette situation est encouragée par l’absence d’obligations à investir en contrepartie d’un accès au marché.

2- La Chine et l’Inde, le futur centre de gravité du monde
Les flux d’investissement des sociétés occidentales s’orientent de plus en plus vers la Chine et l’Inde, le futur centre de gravité économique du monde, en raison des coûts horaires très bas, de la qualité de la main-d’œuvre ainsi que de la taille du marché. Ce fait explique pourquoi les flux d’investissements occidentaux vers le Maghreb restent timides.

3- Le foncier, un obstacle majeur
L’une des raisons essentielles à la faiblesse des flux d’investissements étrangers reste le climat des affaires, en particulier le foncier. Il constitue un obstacle majeur à l’investissement étranger. Beaucoup de retard a été mis pour présenter un portefeuille de foncier industriel suffisant. Pour des raisons doctrinales, le choix s’est porté sur la concession aux lieu et place de la vente à des prix abordables de terrains avec des garde-fous pour empêcher la spéculation.

4- La complexité des procédures
Il faut beaucoup de documents pour créer une société en Algérie. L’Algérie est classée parmi les derniers pays en matière de facilitations pour créer sa propre affaire.

5- L’état du marché intérieur
Le marché intérieur reste désorganisé. Les pratiques irrégulières y sont légion : ventes sans factures, concurrence déloyale, poids de l’informel, contrefaçon, pots-de-vin. Tous ces maux n’incitent pas à investir en Algérie.

6- L’absence de visibilité
L’absence de visibilité est l’un des facteurs également dissuasifs à l’investissement. Par ailleurs, les données statistiques restent insuffisantes pour cerner les segments de marché.

7- La taille du marché
Le marché algérien reste de petite taille, en comparaison avec celui de la Chine et de l’Inde. Un marché plus étendu comme celui favorisé par l’intégration maghrébine ou l’adhésion à une zone de libre-échange arabe permettrait de rendre plus incitatifs les investissements.

8- Absence de partenaires fiables
Des investisseurs étrangers se plaignent de l’absence de partenaires fiables. En effet, l’absence d’un grand nombre d’entreprises d’envergure joue en défaveur de l’investissement en Algérie.

9- Le marché financier
Les insuffisances du système bancaire en termes d’analyse de dossiers de crédits et d’accompagnement des entreprises et de partenariat dans l’investissement freinent également l’investissement.

10- Le marketing du marché algérien
L’Algérie ne sait pas encore vendre son marché. Peu de manifestations à l’étranger pour drainer les investisseurs étrangers, peu d’actions agressives des ambassades pour informer et attirer les entreprises à s’engager en Algérie.

Synthèse de Ahlem, algerie-dz.com
D’après Liberté