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La vraie matrice de la corruption en Algérie

mardi 27 avril 2010, par Rédaction

Le combat mené actuellement contre la corruption en Algérie notamment par les officiers du DRS révèle l’ampleur du fléau dans notre pays.

La vraie matrice de la corruption en Algérie.

Contrairement à ce qui se susurre ou se dit bien haut, la lutte contre la corruption en Algérie ne s’arrête pas à des lampistes et des fusibles, puisque des cadres supérieurs de l’Etat sont déjà sous les verrous, ce qui suppose que si commanditaires il y a, ils ne perdent rien pour attendre. La courageuse et salvatrice machine répressive, sous le sceau légal évidemment, est enclenchée, mais quels que soient ses résultats, le problème restera, sinon entier, du moins suffisamment persistant pour renaître de ses cendres. Les racines de la corruption en Algérie, elles sont d’ordre économique et moral bien sûr, mais aussi relèvent du social et de l’organisation de l’ossature administrative dans son ensemble. Autrement dit, il faut enquêter, prouver pour ensuite condamner et châtier, autant le corrompu que le corrupteur, mais aussi analyser les tenants et aboutissants de ce fléau, à travers chaque cas. Il est plus que probable que ces investigations analytiques vont converger vers la même matrice, la bureaucratie.

Concrètement, on voit que dans la plupart des cas, le corrompu, quel que soit son poste, exerce un chantage sur le corrupteur, qui parfois le devient malgré lui (ce qui, soit dit en passant, ne l’absout aucunement de la gravité de son crime) pour lui faciliter ou accélérer l’accès à un droit (même pas à une dérogation). Pour se voir libérer le paiement d’une facture ou une situation de chantier, après la réalisation de travaux, le responsable fait courir l’entrepreneur autant qu’il veut. Ce dernier, en désespoir de cause, ne peut que consentir à « graisser la patte » par un pot-de-vin au bureaucrate d’en face. Cela se trouve dans les banques, dans les entreprises, dans les ministères, bref, partout où il y a possibilité de tenir en otage le prétendant à un droit. Cela se retrouve également en bas de l’échelle, même pour retirer une pièce d’état civil. Et, au lieu d’alléger le nombre de pièces administratives exigées pour constituer n’importe quel dossier en Algérie, au contraire on augmente la liste comme c’est le cas des documents biométriques. Ce dernier cas est l’exemple type d’une très louable intention de modernité, détournée vers un surcroît de procédures, de documents et d’embûches bureaucratiques. Bureaucratie et corruption, même combat.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après Le Jour d’Algérie