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Le FMI presse l’Algérie pour la réévaluation du dinar

lundi 1er septembre 2008, par Rédaction

Les nouvelles réalités économiques de l’Algérie imposent une réévaluation immédiate du dinar algérien selon le Fonds monétaire international.

L’Algérie, le FMI et le dinar algérien.

Avec des réserves de changes record de près de 150 milliards de dollars dans les caisses de l’Algérie et une économie en pleine expansion, le Fonds monétaire international estime que le dinar algérien reste largement sous-évalué. Cette requête du FMI vient quelques mois après la suggestion du Forum des chefs d’entreprises (FCE) qui avait également saisi le Gouvernement de Belkhadem pour une revalorisation de la monnaie nationale. Mais le chef du Gouvernement de l’époque a écarté cette idée, arguant qu’une revalorisation du dinar constituait un risque pour la stabilité de l’économie nationale. Le dinar algérien, qui était échangé au début des années 90 à 20 dinars le dollar, a connu rapidement une dépréciation pour atteindre un taux de change à plus de 40 dinars pour un dollar entre 1994/1995 en raison du rééchelonnement en 1994 de la dette extérieure. Le dinar algérien avait continué sa descente après 1995 pour atteindre aujourd’hui un taux de change de 100 dinars pour un euro. Au marché parallèle, le dinar est échangé avec un taux de 120 dinars pour un euro, précise-t-on.

Les dernières dévaluations du dinar, en avril et en septembre 1994, avaient été décidées par le gouvernement de l’époque contre l’avis du FMI. Mais depuis, les données économiques du pays ont totalement changé grâce à la flambée des prix du pétrole sur les marchés internationaux. L’Algérie a même pu rembourser par anticipation la majorité de sa dette extérieure. Le FMI avait sollicité, à de nombreuses occasions, les gouvernements successifs de revoir à la hausse le taux de change du dinar, mais les pouvoirs publics continuent de maintenir la monnaie algérienne à un niveau très bas par rapport aux monnaies des autres pays de la région. Le dirham marocain coûte 10 fois la monnaie nationale (11 dirhams=1 euro). Selon les experts économiques, cette attitude du gouvernement reste difficile à comprendre dans la mesure où notre pays n’est pas un pays exportateur. Les exportations hors hydrocarbures représentent moins d’un milliard de dollars, soit seulement 2% des exportations. Un chiffre insignifiant qui ne peut pas justifier la politique monétaire du pays. Le FMI est aussi favorable à une levée au moins partielle du contrôle des changes pour favoriser l’activité économique. « Le dinar est déjà commercialement convertible. Le FMI ne comprend pas pourquoi l’Algérie continue de maintenir un contrôle des changes sur l’ensemble des opérations », explique-t-on.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après Le Financier