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Le chômage des jeunes diplômés en Algérie

mercredi 25 février 2009, par Rédaction

Le taux de chômage des jeunes diplômés universitaires en Algérie demeure très élevé ce qui pousse des milliers d’entre eux à quitter le pays.

Le chômage des jeunes diplômés reste élevé en Algérie.

Le chômage est en hausse constante ces dernières années pour ce qui est de la frange des diplômés de l’enseignement supérieur en Algérie. Combien sont-ils à avoir obtenu une licence, un magistère, voire un doctorat, et qui sont à la recherche d’un emploi ? Ce qu’il faut savoir, c’est qu’ils sont des milliers de diplômés qui quittent chaque année les bancs de nos universités pour affronter la précarité. Alors que les chiffres officiels avancent un taux de chômage en Algérie d’environ 12 %, certains experts estiment que ce dernier est beaucoup plus élevé. Cette divergence n’empêche pas, toutefois, de nombreux diplômés de l’enseignement supérieur de chômer. Pour en avoir le cœur net, il suffit de jeter un coup d’œil sur les pages des petites annonces des nombreux quotidiens nationaux. « Nous avons publié récemment une annonce pour le recrutement de deux techniciens. Nous avons reçu plus de 1500 demandes en quelques jours, c’était impressionnant », indique le P-DG d’une entreprise privée. Un autre dirigeant souligne que, pour chaque emploi annoncé, « nous recevons une moyenne de 300 demandes ». « Il y a une très forte demande sur le marché, parfois des milliers, pour un unique emploi sollicité », affirme de son côté un cadre de société privée installée dans la banlieue algéroise.

La plupart des spécialistes et des experts reconnaissent que le niveau de nos universitaires ne fait que baisser d’année en année. « La baisse du niveau des universités algériennes est l’une des principales causes qui empêchent nos diplômés de trouver du travail », estime une source proche du ministère du Travail. De leur côté, les employeurs hésitent à embaucher les jeunes diplômés au sein de leur entreprise. Ils les jugent de « non-qualifiés ». Ces patrons reprochent à ces jeunes de ne pas avoir les capacités nécessaires qui leur permettraient d’assumer un poste de travail. De plus, les nouveaux diplômés ont de sérieux problèmes de langue, soit en arabe soit en français. « Leurs études à l’université sont beaucoup plus théoriques que pratiques. Cela constitue un vrai handicap pour ces jeunes qui ont du mal à accéder au monde du travail », souligne un responsable de la SNVI, une entreprise publique spécialisée dans la construction de véhicules lourds, implantée à Rouïba. Conscients de la dégradation du niveau dans nos universités, les étudiants ne cessent de les accuser d’être « le premier responsable de leur échec ». « Notre formation à la faculté était plutôt théorique que pratique. C’est pour cela que nous sommes jugés inefficaces après l’obtention du diplôme », indique Ryad, 24 ans, qui vient d’obtenir son ingéniorat en informatique.

D’aucuns estiment que la connexion entre l’université et le monde du travail en Algérie fait grandement défaut. Le facteur aggravant, selon eux, est lié aux programmes qui s’appuient, disent-ils, sur l’aspect théorique du cursus. « Nous constatons que la jonction université-entreprise qui prévalait autrefois n’existe plus de nos jours », révèle un professeur à l’université d’Alger. Selon ce spécialiste des questions de l’emploi, la première observation à faire est que le système de formation ne prévoit pas de diplômes dits intermédiaires entre nos universités et nos entreprises. « Le problème c’est que les chefs d’entreprise ont besoin d’un cursus court. Pas plus d’un bac+2 », explique l’expert. En plus de ce problème, il existe, selon lui, une « déconnexion totale » entre l’université et le monde du travail. « Souvent, les étudiants choisissent une spécialité qui ne leur permet pas à la fin de leurs études d’accéder au monde du travail. Il faudrait que la formation soit à la carte, selon les besoins de l’entreprise », préconise le même expert.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant