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Le manque de coopération entre l’Algérie et le Maroc pèse sur le Maghreb
mardi 16 février 2010, par
La construction d’un Maghreb fort économiquement ne peut se faire sans une grande coopération entre l’Algérie et le Maroc.
Les principes de l’Union du Maghreb arabe resteront lettre morte, dissimulés qu’ils sont au fond des tiroirs. Le conflit du Sahara occidental opposant l’Algérie au Maroc freine encore la création de cette union régionale du fait que la politique l’a toujours emporté sur les intérêts économiques communs. Pour Francis Ghilès, chercheur au Centre de relations internationales à Barcelone, le coût de la désunion du Maghreb est énorme pour toutes les parties. « L’épargne des pays de l’Afrique du Nord à l’étranger dépasse 200 milliards de dollars. Si seulement 5 % de cette richesse étaient investis, la région aurait beaucoup à gagner », a-t-il estimé lors de la rencontre du Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (CARE) tenue hier à Alger. Il a souligné que l’économie des pays maghrébins se complète parfaitement. Le Maroc détient près de la moitié des réserves mondiales de phosphates. Pour les transformer en engrais, il faut de l’énergie, du soufre et de l’ammoniaque, trois intrants dont l’Algérie dispose en abondance et à des prix très compétitifs.
Relevant l’absence de coopération énergétique entre le Maroc et l’Algérie, cet intervenant a expliqué qu’en dehors des droits que le Maroc perçoit pour le passage du gazoduc Pedro Duran Farrell d’Algérie vers la péninsule Ibérique, aucune coopération ne lie les deux pays. Pour optimiser la coopération entre les partenaires maghrébins, cet expert propose l’implication de la diaspora dans la politique étrangère – ce qui aura pour conséquences d’améliorer l’image des pays sur le plan régional et mondial –, l’ouverture des frontières terrestres, la réflexion à une monnaie unique et enfin une législation économique commune. M. Ghilès propose par ailleurs que les pays maghrébins prennent des parts communes dans les fleurons de l’industrie internationale. Il a cité, à ce titre, l’Algérie et le Maroc qui pourraient créer un fonds souverain de 20 à 30 milliards de dollars pour acheter des actions dans plusieurs multinationales. De son côté l’expert algérien, Rahab Abdelaziz, a estimé qu’ »il ne faut pas porter à l’Algérie le prix du non Maghreb ». En plus de l’absence d’investissement et de coopération industrielle, les choses ne sont pas meilleures sur le plan du partenariat commercial, prenant l’exemple de l’Algérie dont le montant de ses échanges avec les pays de l’UMA n’a pas excédé 1,4 milliard de dollars en 2009, contre 43,97 milliards avec l’UE.
Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant