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Le manque de psychiatres en Algérie

mercredi 6 décembre 2006, par Rédaction

Le faible nombre de psychiatres en Algérie mais aussi le manque de moyens dans les centres spécialisés et dans les secteurs sanitaires sont à l’origine du manque de prise en charge des malades mentaux estimés à 150000 au niveau national.

Malades mentaux en Algérie

En évoquant la maladie mentale, tout le monde pense à l’insuffisance de lits. « Un taux de 1,43 lit pour 10 000 habitants est totalement insuffisant. Il y a une très grande pression sur les quelques grands centres hospitaliers », explique le docteur Farid Kacha, chef de service de psychiatrie à l’EHS de Chéraga. Concernant les médecins spécialisés, le Dr Kacha, avançant le nombre de 415 psychiatres en Algérie (soit 1,13 pour 100 000 habitants) et de 2 128 infirmiers (soit 6,44 pour 100 000 habitants), estime que ce chiffre ne couvre pas du tout les besoins de la population en matière de santé mentale.

Cette situation a poussé le ministère de la Santé à inciter les médecins généralistes à une formation complémentaire. 400 médecins généralistes des centres intermédiaires de santé mentale, pour le traitement des affections les plus fréquentes, établis dans 108 centres, seront concernés par cette opération à travers le pays.
Aujourd’hui, la plupart des structures sanitaires psychiatriques datent de l’époque coloniale et peu ont été réalisées depuis l’Indépendance, alors que les besoins ont doublé. Ainsi, l’Algérie ne dispose que d’une dizaine d’hôpitaux psychiatriques totalisant 2 000 lits, soit 1,43 pour 10 000 habitants, alors que la norme internationale recommandée est de 4,5 à 5 lits pour 10 000 habitants. En Tunisie, ce taux atteint 2,3 ; en Egypte 2,5 et en France 12,6.

A cela s’ajoute un déséquilibre régional. Plus de 1 500 lits, soit 70%, sont localisés dans les wilayas du Centre et les grandes villes, principalement dans les chefs-lieux (Alger, Blida, Oran et Constantine) et seulement 25% dans les wilayas de l’intérieur et dans le Sud. Par ailleurs, le même constat est à faire quant à la prise en charge des malades mentaux dans les structures extrahospitalières. Jusqu’à 2005, il n’existait en Algérie que 188 centres intermédiaires de santé mentale dans 48 wilayas. En outre, 81 consultations seulement sont assurées annuellement par un psychiatre dans le secteur privé, et 138 par des médecins généralistes. Toujours dans le secteur privé, 171 infirmiers y exercent ainsi que 32 assistantes sociales. « Des chiffres largement insuffisants pour une prise en charge équitable des malades mentaux », souligne le Dr Kacha. Selon un document publié par le ministère de la Santé, il n’existe que trois centres intermédiaires de soins en toxicomanie à Annaba, Oran et Bab El-Oued.

Synthèse de Rayane, algerie-dz.com
D’après InfoSoir