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Le marché boursier a-t-il un avenir en Algérie ?

mercredi 24 mai 2006, par Samir

A l’heure où l’Algérie enregistre un taux de croissance appréciable et une bonne santé financière, le marché boursier d’Alger lui, dépassé, tarde à décoller.

La bourse d’Alger semble juste bonne à engloutir des centaines de millions d’argent public.

Au jour d’aujourd’hui, l’existence strictement symbolique d’une bourse des valeurs à Alger a été le produit d’une volonté politique sans plus et c’est l’absence de conditions matérielles, économiques et d’environnement, qui fait qu’aujourd’hui, après quelques années d’expérience de l’existence symbolique, que la bourse agonise. Le manque à être ayant été satisfait, il faut aujourd’hui à la bourse, une véritable raison d’être. C’est avant tout de recapitalisation qu’il est question, après les pertes sèches que la Bourse d’Alger a subies et accumulées, trois années durant. Après cette étape vitale, il est question d’acquérir un nouveau système de cotation et de reconstituer la ressource humaine en recrutant de nouveau des cadres compétents, sur la base d’une rémunération motivante et attractive.

Pour apprécier de manière plus concrète le gouffre dans lequel se trouve la Bourse d’Alger - si toutefois il est possible de parler de bourse - il convient de rappeler à quel rythme l’activité du marché boursier s’est dégradée en Algérie, passant de 108 millions de dinars en 1999, à 720 millions de dinars en 2000, avant d’amorcer une sérieuse descente vers un niveau insignifiant de 4 millions de dinars en 2005. Il fallait bien s’en douter, la bourse ne pouvait pas survivre longtemps en continuant de gérer trois titres, réduits aujourd’hui à deux titres, après le retrait d’Eriad Sétif. Pour mériter l’appellation de bourse, une institution financière digne de ce nom se doit d’intégrer un minimum de 20 titres. Cela lui permet d’élargir l’éventail de l’épargne ciblée, mais aussi de ne pas subir les contrecoups d’actions dépréciées sans pouvoir se permettre d’en amortir les effets par le biais d’actions bien cotées.

Par ailleurs, il faut le reconnaître, le taux de rendement des actions en bourse, contrairement aux années 90 qui ont été propices à un engouement inhabituel, a connu une baisse et reste nettement défavorisé si on le compare au taux relativement stable et sécurisant que les épargnants retrouvent dans les banques. Mais l’action en bourse n’est pas assaillie, en termes de concurrence, par les seules banques, l’Etat et les autorités publiques ajoutant à cette concurrence, l’attractivité qu’exercent les bons du Trésor, dont l’avantage est de ne comporter aucun risque économique. Plus ancienne et donc impliquant plus de visibilité et de maîtrise, la pratique des bons du Trésor attire plus l’épargne que ne le fait aujourd’hui l’action de bourse qui traverse un contexte de déprime économique qui ne cadre pas du tout avec l’embellie financière que vit notre pays et, encore moins, avec l’ouverture de l’Algérie à l’économie de marché.

Synthèse de Samir, algerie-dz.com
D’après la nouvelle république