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Le marché des boissons en Algérie gangréné par l’informel

lundi 27 avril 2009, par Rédaction

Le marché des boissons en Algérie est miné par un nombre inquiétant d’escrocs qui mettent la santé des consommateurs algériens en danger.

Le marché des boissons en Algérie est archaique.

La filière de la production des boissons, tous produits confondus, est soumise en Algérie à de nombreux problèmes. Activité informelle, fausses déclarations, pression fiscale et concurrence déloyale sont autant de boulets que la filière traîne péniblement. C’est ce que dénonce Ali Hamani, nouveau président de l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB). Intervenant, jeudi dernier, en marge de la tenue à Alger d’une assemblée générale ordinaire consacrée à la réélection du président de l’APAB, M. Hamani considère que le marché de production de boissons est dominé à hauteur de 10% par l’activité informelle. Affirmant que « ce phénomène casse la dynamique des investisseurs dans ce créneau », M. Hamani ira même jusqu’à récuser, à demi-mot, les chiffres fournis par le Centre national du registre du commerce (Cnrc), selon lesquels, il existe1600 producteurs de boissons en Algérie. « Ce sont des chiffres administratifs. Selon une autre étude, il y a environ 376 producteurs, les autres agissent dans l’illégalité », fustige-t-il, en rappelant que certains producteurs confectionnent des boissons, notamment des jus, dans des baignoires, sans aucun respect des règles d’hygiène. Selon lui, certains produits ne sont conformes à aucune norme connue.

Pourtant, la réglementation relative aux modalités d’étiquetage est claire, notamment par rapport à la dénomination du produit, la nature des ingrédients et le nom du producteur. « De nombreux consommateurs ne savent même pas faire la différence entre une boisson minérale et une eau de source (…) On ne connaît pas parfois les ingrédients des produits confectionnés, encore moins le nom du producteur », souligne le conférencier. L’APAB à déjà saisi le ministère du Commerce sur ledit sujet, dira-t-il. M. Hamani soutient que ce même ministère s’est engagé à former des « milliers d’inspecteurs » pour lutter contre ce phénomène. « On les attend toujours sur le terrain », renchérit-il. Pour ne pas rester les bras croisés, l’APAB va lancer, indique son président, une vaste campagne de communication à travers l’Algérie à même de sensibiliser les consommateurs sur les vrais produits. Aussi, elle compte mener une étude sur le marché de production de boissons dans sa globalité, y compris le secteur informel. Pression fiscale Sur la question des fausses déclarations, l’APAB a ouvert un autre front de lutte. M. Hamani dit souhaiter encore la redéfinition des prix pratiqués. « Il faudrait prendre en considération les coûts des matières premières et de production. La Direction générale des impôts s’est engagée à mettre en place une cellule de travail à même de trouver une solution au problème des fausses déclarations », indique-t-il.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après El Watan