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Le marché du sucre en Algérie

samedi 23 septembre 2006, par Kahina

La situation du marché du sucre en Algérie a été thème principal d’une rencontre organisée à l’hôtel Mercure par le magazine « Algérie-Entreprise », en présence de professionnels du secteur du sucre et des boissons.

Le marché du sucre en Algérie.

Les industriels des boissons (jus et sodas) réunis autour de l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB) et le PDG de Cevital, Rebrab, se sont quittés avec le sourire et les accolades après un débat sans tabou sur la question du sucre. Il faut savoir que l’Algérie importe en moyenne un million de tonnes de sucre par an (depuis 6 ans au moins). Cependant, la facture annuelle pour l’année en cours risque d’être salée. Elle atteindra probablement la barre des 500 millions de dollars à la fin de l’exercice 2006 alors que, pour des quantités équivalentes importées durant les précédentes années, la facture dépassait rarement les 300 millions de dollars (selon les statistiques du CNIS - chapitre « sucre et sucreries »). En effet, pour une moyenne de 930.000 tonnes de sucre importées annuellement de 2003 à 2005, le montant moyen était de 235 millions de dollars. Par contre, pour le premier semestre de 2006, il fallut débourser 238 millions de dollars pour l’importation de 585.000 tonnes de sucre.

La consommation du sucre en Algérie est estimée à environ 1,2 million de tonnes par an. L’enjeu est donc de taille. Et toute modification dans la structure de ce marché aura des effets néfastes ou bénéfiques (selon que l’on soit producteur ou consommateur de sucre). Le patron de Cevital refuse de parler de réduction des droits de douanes sur ce produit pour les industriels qui utilisent le sucre en tant que matière première, comme le souhaitent les membres de l’APAB. Ces derniers, se basant sur une pratique qui a lieu aux Etats-Unis et au Canada, estiment qu’étant donné que le sucre qu’ils achètent est destiné à être transformé (pour la fabrication de boissons), ils doivent donc bénéficier de passer à 5% de droits de douanes au lieu de 30% si le sucre reste considéré comme produit fini.

S’il avoue être en position dominante sur le marché du sucre blanc, puisque même les unités Enasucre travaillent pour son compte dans le cadre du contrat de processing (raffinage du sucre roux pour le compte Cevital), le patron de Cevital, le premier groupe privé en Algérie, se défend d’être en situation de monopole. Il estime avoir fait des efforts considérables en matière d’investissements, notamment pour la production de sucre et que, par conséquent, il est en droit d’attendre qu’il ne soit pas lésé dans l’affaire. Il s’oppose donc à toute réduction des droits de douanes relatifs au sucre blanc pour les industriels. Par contre, il propose à ces derniers du sucre liquide qui coûterait 20% moins cher que le sucre cristallisé. En réponse à ces propositions, Slim Othmani de Fruital, demande de laisser jouer la concurrence et d’accepter la réduction des droits de douanes concernant le sucre blanc pour les industriels des boissons.

Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran