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Le pétrole franchit les 58 dollars pour la première fois à New York

lundi 4 avril 2005, par Hassiba

Le pétrole de référence américain a franchi lundi la barre des 58 dollars le baril pour la première fois de son histoire à New York, en raison d’une demande vive et de craintes d’une pénurie d’essence cet été.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai a atteint 58,18 dollars lors des échanges électroniques, en hausse de 91 cents par rapport à vendredi soir. Il s’agit de son plus haut niveau depuis son début de cotation en 1983.

Le light sweet crude bat ainsi son précédent record établi dans la nuit de dimanche à lundi à 57,79 USD.

Il a progressé de 38% depuis le début de l’année.

Le Brent de la mer du Nord avait franchi lundi matin à Londres la barre des 57 dollars le baril pour la première fois de son histoire, dopé par des inquiétudes sur l’offre d’essence avant le coup d’envoi, en mai, de la haute saison de consommation aux Etats-Unis.

Sur les marchés asiatiques, les cours du pétrole ont également atteint un nouveau record, à 57,79 dollars le baril, poussés à la hausse par des inquiétudes sur les capacités de raffinage des Etats-Unis et les conclusions d’une étude évoquant la possibilité d’un cours à 100 dollars, selon les courtiers.

Sur l’International Petroleum Exchange (IPE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a grimpé jusqu’à 57,05 dollars lors des échanges électroniques lundi matin, en hausse de 54 cents par rapport à vendredi soir, et un nouveau sommet depuis le début de sa cotation en 1988.

Il bat ainsi son précédent record établi vendredi à 56,60 USD en séance et 56,51 USD en clôture.

A New York, le baril de "light sweet crude" prenait 30 cents à 57,57 USD, après avoir inscrit dans la nuit un nouveau record à 57,79 USD. Il s’agit de son plus haut niveau depuis le début de sa cotation en 1983.

Les prix du pétrole ont bondi de 45% à Londres et de 37% à New York depuis le début de l’année. Ajustés à l’inflation, ils restent toutefois en dessous des 80 dollars (en dollars d’aujourd’hui) atteints après la révolution iranienne de 1979.

En Asie, le nouveau record de 57,79 dollars, atteint dans les premières heures des transactions électroniques, dépasse le plus haut enregistré en séance à New York vendredi, à 57,70 dollars.

A 11H30 (03H30 GMT), à Singapour, le baril de light sweet crude, contrat pour livraison en mai, refluait quelque peu, à 57,53 dollars.

"La crainte est que, avec la saison de l’essence qui commence, l’offre sera insuffisante", a expliqué Eswaran Ramasamy, directeur à Singapour de la société de conseil Platts.

Les investisseurs sont inquiets d’une éventuelle pénurie d’essence aux Etats-Unis cet été, pic annuel de la consommation de carburant en raison des départs en vacances.

Les courtiers pointent en particulier du doigt les capacités américaines de raffinage limitées, notamment en raison des nouvelles réglementations entrées en vigueur l’an dernier aux Etats-Unis sur le renforcement de normes environnementales.

"Il faut attendre de voir combien de raffineries... peuvent satisfaire ces spécifications. Si elles ne peuvent pas le faire, alors le marché est parti pour une nouvelle tendance haussière", estime M. Ramasamy.

Daniel Hynes, analyste chez ANZ Bank à Melbourne (Australie), évoque comme une possibilité un baril à 60 dollars mais doute que les cours dépasseront les 100 dollars comme prédit par une étude récente de la banque d’affaires Goldman Sachs.

"Il faudrait une catastrophe pour que les cours atteignent ce niveau", a-t-il déclaré.

Le marché estime que même si l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) relevait sa production, celle-ci ne pourrait être transformée en essence en raison de capacités de raffinage limitées.

Le président de l’Opep, le Koweïtien Ahmad Fahd al-Sabah, a affirmé lundi que le cartel avait entamé des consultations pour étudier la possibilité d’augmenter la production de 500.000 barils par jour et a affirmé s’attendre à une décision dans deux semaines.

Source : AFP, lefigaro.fr