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Le poids de l’informel en Algérie

jeudi 25 janvier 2007, par Samir

Entre 35 et 40% des emplois en Algérie sont crées dans l’informel, estime Mustapha Belaïdi, un spécialiste en gestion des ressources humaines, ex-directeur général de l’emploi.

Le secteur du BTP a crée des dizaines de milliers d’emplois en Algérie.

"Il faut impérativement additionner l’informel dans les résultats des enquêtes sur le chômage en Algérie, comme cela se fait de par le monde", suggérera M Belaïdi. Ce principe touche, témoignera-t-il, aussi bien les pays émergents que ceux développés. Les premiers ne sont pas dotés de moyens nécessaires pour une meilleure appréciation de l’informel. Pis, certains d’entre eux font de ce fléau une soupape de sécurité à même de réduire la forte pression sur l’emploi, en attendant que leur économie fournisse des opportunités. Les seconds tiennent compte, eux aussi, de l’informel dans leurs rapports.

Il faut dire que les proportions atteintes par ce phénomène dans les pays développés ne sont pas aussi alarmantes que celles enregistrées en Algérie. “L’on peut parler de 35% à 40% d’emplois dans le secteur informel en Algérie, sans être très loin de la vérité, alors que ce taux se situe entre 5% et 8% dans les économies développées”, attestera l’expert. Pour lui, un taux de chômage à 12,3% est le signe d’une bonne santé économique rarement atteinte par les pays émergents. “C’est très encourageant, mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit là d’un échantillon et que l’informel n’a pas été pris en compte. Il y a lieu d’ajouter également un autre facteur lié au lancement par l’Algérie des programmes de soutien à la relance économique et ceux destinés aux régions des Hauts-Plateaux et du Sud qui ont identifié des projets permettant l’absorption du chômage”, tient à préciser le spécialiste en gestion des ressources humaines.

La situation florissante inédite que traverse actuellement l’économie nationale, marquée par une reprise des activités dans plusieurs secteurs, favorise ainsi la baisse du taux de chômage en Algérie aux alentours de 12%, comme cela a été évalué par l’ONS. Cette période est propice pour la réduction de ce phénomène. Reste à savoir si cette embellie s’inscrira dans la durée et qu’elle pourra créer à l’avenir dans le secteur formel des emplois stables et durables. Car, les chantiers s’achèveront un jour et les projets deviendront en outre de véritables infrastructures édifiées. D’où la nécessité de placer des investissements dans d’autres secteurs pour créer des postes d’emploi plus pérennes pour les générations futures de demandeurs d’emplois.

Synthèse de Samir, algerie-dz.com
D’après Liberté