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Le secteur des assurances en Algérie tarde à décoller

mardi 21 novembre 2006, par Bilal

Pour développer le secteur des assurances en Algérie, l’accent sera mis sur l’importance de bien s’assurer, estime les professionnels réuni lors du séminaire de la Chambre française de commerce et d’industrie en Algérie (CFCIA) organisé à Alger sur le thème « Assurances et entreprises : bien s’assurer, bien gérer ».

Le secteur des assurances en Algérie peine à se développer

Entre contraintes objectives et « résistance », le secteur des assurances essaye tant bien que mal de se frayer un chemin pour élargir son marché. « Il reste beaucoup à faire aussi bien chez la population qu’auprès des entreprises », comme l’a souligné Abdelmadjid Messaoudi, secrétaire permanent du Conseil national des assurances (CNA), pour expliquer les difficultés de l’expansion des assurances en Algérie. D’ailleurs, l’idée de cette rencontre c’est justement d’encourage les entreprises à « bien s’assurer » non seulement en « assurances obligatoires » (celles prévues dans la loi) mais également dans leurs formes « facultatives ». Car, c’est bien « l’assurance facultative » qui permet aux assurés « de se prémunir sérieusement contre l’ensemble des risques », affirme aussi M. Benelmouffok, directeur d’études au CNA.

M. Messaoudi parle d’un « niveau encore très insuffisant » de contribution des assurances dans le PIB et à l’investissement. Le taux de pénétration du secteur dans le PIB varie, selon les années, de 1 à 0,56%, alors que la moyenne mondiale est de l’ordre de 14%, explique Messaoudi. Quant à « la contribution à l’investissement, elle varie de 4 à 6% », alors qu’ailleurs « les assureurs (grâce aux fonds de pension) participent plus que les banques », a-t-il ajouté. Plusieurs explications sont avancées. L’une d’elles concerne la dévaluation du dinar qui semble avoir mis du plomb dans les ailes du secteur des assurances en Algérie, ajoutée au « faible taux de rémunération de l’argent et l’insuffisance des placements alternatifs ». La décennie 90, caractérisée par la dégradation de la situation sécuritaire, a également eu son lot de contraintes réduisant ainsi le réflexe de l’assurance chez les entreprises. A cela il faut ajouter d’autres facteurs comme les « activités informelles qui sont, par définition, réfractaires à l’assurance ».

Il existe néanmoins des « facteurs favorables » qui s’ouvrent aujourd’hui aux assurances. Ce que M. Messaoudi qualifie de « renouveau » grâce au « retour de la paix civile en Algérie », au « programme d’investissement lancé par les pouvoirs publics » et à la « rénovation dans le système de protection sociale ». En tout cas, le chiffre d’affaires du secteur des assurances a presque triplé en 10 ans (1995-2005). Il est passé de 14 milliards DA (MDA) à 37 MDA, alors que le nombre des compagnies est passé de 6 à 16 pendant la même période, explique Abdelmadjid Messaoudi. Autre nouveauté dans le secteur, une loi (06-04) qui accorde aux assurés plusieurs avantages dont celui d’exiger des dommages et intérêts en cas de retard dans les indemnisations. Autre information très utile pour le grand public, donnée hier par M. Benelmouffok, c’est que « l’assurance voyage est obligatoirement remboursable si le voyage n’a pas eu lieu », a expliqué l’intervenant ajoutant que le remboursement ne peut pas atteindre 100% du montant de la prime.

Synthèse de Billal, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran