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Le surendettement des ménages en Algérie

vendredi 16 mai 2008, par Rédaction

Le surendettement des ménages en Algérie est un phénomène nouveau chez les Algériens mais qui semble prendre de l’ampleur.

Le surendettement en Algérie.

La facilité d’accès au crédit et l’usage incontrôlé des chèques comme moyens de crédit en sont à l’origine. La multiplication des formules de crédits à la consommation en Algérie ne menacerait-elle pas les ménages algériens de surendettement ? Aujourd’hui cette question se pose avec acuité. Jamais les Algériens n’ont autant emprunté pour consommer. Les ménages sont de plus en plus friands en prêts bancaires. Mais qu’est-ce qui explique cette frénésie des Algériens à recourir à l’emprunt ? L’abondance de l’offre et la multiplication des innovations ne sont-elles pas aussi une puissante incitation au crédit à la dépense ? Le taux d’intérêt bancaire en Algérie demeure élevé. Ce taux varie en effet de 8,5 voire jusqu’à 10% en hors taxes, et auquel il faudra ajouter la fameuse TVA. Un taux qui n’a, certes, rien à voir avec ceux pratiqués dans les pays de l’Europe de l’Est où l’intérêt avoisine les 20%, mais tout de même reste-t-il assez onéreux pour les bourses moyennes. Il apparaît, à première vue, que les taux d’intérêt applicables sont différents d’une banque à l’autre et varient entre 7,5 et 10%. Le taux le plus bas est de 7,5% alors que le plus élevé est celui de 9,9 %, ce qui est déjà très élevé, en plus du paiement des frais de dossier qui égalent 1% du montant du financement et qui sont inclus dans la 1ère mensualité. Concrètement, les clients doivent se présenter auprès des distributeurs agréés par les banques, pour retirer un dossier complet de crédit. Mais, il faut dire que le surendettement est encore plus accentué chez les ménages à revenu moyen.

Dans une interview publiée par nos confrères de « La Nouvelle République », le délégué général de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF), Abderrahamen Benhkalfa a déclaré que « dans les pays développés, il y a un taux d’endettement élevé, il n’y a pas un ménage qui n’est pas endetté. Alors qu’en Algérie, sur les 33 millions d’habitants, on compte 700.000 emprunteurs. Abdelatif Benachenhou a évalué le marché algérien et l’a comparé avec les autres pays dans son dernier ouvrage. L’encours au crédit immobilier par rapport au Produit intérieur brut (PIB) est quatre fois plus en Algérie, en Iran et 3 fois plus par rapport à chez nous et en Jordanie, 11 fois plus qu’en Algérie ». Avant de répondre à une autre question de « La Nouvelle République » inhérente aux mécanismes de protection des consommateurs, indiquant : « Pour ne pas se retrouver face au problème du surendettement, il faut d’abord protéger le client en l’informant sur la menace du surendettement. Les banques doivent obliger les emprunteurs à déclarer les crédits déjà pris. D’ailleurs, nous avons travaillé sur un projet appelé ‘la centrale des risques ménages’ (CRM) que nous avons finalisé l’année dernière. Il est actuellement au niveau de la Banque d’Algérie. La centrale des risques ménages sera opérationnelle en 2008. C’est une combinaison entre les règles et les logiciels, permettant ainsi la circulation de l’information entre toutes les banques de la place financière. C’est-à-dire à chaque fois qu’un client contracté un crédit dans une banque, il est automatiquement communiqué à la CRM ». Une solution qui pourrait réduire le nombre de personnes touchées par le surendettement en Algérie.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après Le Financier