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Le taux d’inflation en Algérie entre l’officiel et le réel

vendredi 25 avril 2008, par Rédaction

Le taux d’inflation en Algérie a été de 3,7% en 2007 selon le gouvernement mais de 12% selon les économistes du centre Casey Research.

L’inflation en hausse en Algérie.

Pour le gouvernement, le taux d’inflation en Algérie a été de 1,6% en 2005, 3% en 2006, et après l’avoir estimé à 3,5% en 2007 donne en mars 2007 le taux de 4,7% (selon l’officiel des raisons essentiellement externes dues à l’envolée des prix comme le blé, la farine sur le marché international), ayant prévu des subventions pour la farine, la semoule et le lait et une somme colossale des transferts sociaux représentant plus de 10% du PIB pour assurer la paix sociale. Or, selon un document important relatif à une étude sur l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, du centre de recherche américain, Casey Research en date du 6 mars 2008, le taux d’inflation en Algérie serait de 12% en 2007, beaucoup plus en 2008, contre une moyenne de 7/8% au niveau de la région Mena. Si le processus inflationniste continue à ce rythme entre 2008/2009, cela aurait des incidences sur le taux d’intérêt des banques qui devraient le relever au moins de deux à trois points par rapport aux taux d’inflation réel, si elles veulent éviter la faillite. Ou, alors l’Etat devrait recourir à nouveau à leurs assainissements qui ont coûté entre 2002/2004 au Trésor plus de 5 milliards de dollars US.

Cela freinerait à terme le taux d’investissement utile, la plupart des opérateurs économiques préférant se réfugier soit dans les activités à court terme ou les activités spéculatives actuellement dominantes, la part de la production des hydrocarbures dans le produit intérieur brut approchant, moyenne 2006/2007, les 50%, les exportations hors hydrocarbures ne représentant pour 2007 que 2% malgré un taux de change de plus de 100 dinars un euro, montrant que le blocage du développement est systémique. L’inflation est de retour en Algérie, risquant de remettre en cause les équilibres macroéconomiques, car ayant accusé un retard dans les réformes microéconomiques et institutionnelles, et ce, malgré que le niveau des réserves de change dépassant les 110 milliards de dollars US en avril 2008, le stock tant de la dette qu’intérieure qu’extérieure, en nette baisse, selon la Banque centrale d’Algérie, de 4,9 milliards de dollars, non pour des raisons de gouvernance interne, mais grâce à l’envolée du cours du pétrole. L’Algérie risque de revenir à la case de départ si l’on a cette vison du passé que le développement s’assimile aux dépenses monétaires et aux réalisations physiques sans se préoccuper des impacts et des coûts. Et surtout, si l’on continue dans cette voie hasardeuse de l’assainissement répété des entreprises publiques, plus de 40 milliards de dollars US entre 1991/2007 et encore 4 milliards de dollars, la loi de finances 2008 et l’inefficacité des dépenses publiques avec la corruption socialisée qui engendre une démobilisation générale se répercutant sur la productivité globale.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après Liberté