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Le travail au noir en Algérie

dimanche 18 mars 2007, par Samir

Le travail au noir se répand en Algérie où il concernerait plus de 4,5 millions de personnes selon l’Office national des statistiques (ONS).

Le travail au noir concerne près de la moitié de la population active en Algérie

En une seule année, le taux de la population active occupée non déclarée à la sécurité sociale en Algérie a progressé de 4% pour passer, ainsi, de 49,1% en 2005 à 53,1% la fin de l’année écoulée. « 53,1% de la population occupée n’est pas affiliée à la sécurité sociale et les hommes sont, relativement, plus nombreux (51,0%) que les femmes (38,1%) à ne pas l’être », précise l’ONS dans cette enquête réalisée auprès de 14.921 ménages répartis à travers tout le territoire national durant les deux derniers mois de 2006.

Les zones rurales sont les plus touchées par le travail au noir en Algérie, puisque 60,7% de la population occupée n’est pas déclarée contre 41,4% dans les zones urbaines, ce qui confirme que le secteur agricole enregistre les plus bas taux de couverture sociale des travailleurs. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Près de 90% des travailleurs de ce secteur ne sont pas affiliés à la sécurité sociale. Un état de fait qui ne risque pas de changer du jour au lendemain pour la simple raison que la majorité des travailleurs de ce secteur sont employés comme des saisonniers de façon temporaire, notamment durant les périodes de semence ou de cueillette.

Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) en Algérie arrive en seconde position avec 78,3% de travailleurs non affiliés et ceci malgré le « boom » de ces dernières années qui ne profitent, apparemment, qu’aux entrepreneurs et aux sociétés étrangères de construction. A l’origine de cette situation, selon les professionnels, le fait que les entrepreneurs évitent de déclarer leurs employés ou les embauchent en tant que main-d’oeuvre ou stagiaires afin de contourner la législation en vigueur.

Les travailleurs des autres secteurs d’activité comme l’industrie ou le commerce et services ne sont pas mieux lotis, puisque le taux des travailleurs non affiliés à la CNAS avoisine les 53,5% dans l’industrie et 34,5% dans le secteur du commerce et des services. Aussi, l’enquête signale que 70% des employeurs et indépendants ainsi que 76,9 % des salariés non permanents ne sont pas affiliés à la sécurité sociale. Les « offres » de la sécurité sociale ne semblent pas intéresser les employeurs et indépendants qui optent, généralement, pour l’investissement dans le commerce ou l’immobilier pour s’assurer leurs retraites.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran