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Légère chute des prix du pétrole

mardi 15 mars 2005, par nassim

Les prix du pétrole se replient dans la perspective d’une hausse de la production.

Les prix du pétrole se sont repliés lundi après des déclarations de membres de l’Opep, dont l’influent ministre saoudien du Pétrole, évoquant, contre toute attente, la possibilité d’une hausse de la production du cartel à l’issue de la réunion d’Ispahan (Iran).
A New York, le baril de pétrole brut pour livraison en avril reculait de 38 cents à 54,05 USD vers 17h00 GMT. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord baissait de 15 cents à 52,95 dollars.

Le ministre saoudien du pétrole Ali Al-Nouaïmi a pris tout le monde de court lundi en appelant l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à augmenter de 500.000 barils par jour son plafond de production, actuellement fixé à 27 millions de barils par jour (mbj). "Le royaume saoudien estime qu’il faut augmenter de 500.000 barils par jour le plafond de production de l’Opep, au cours de la prochaine réunion ministérielle du cartel", a-t-il dit, justifiant cette nécessité par les prévisions d’une croissance de la demande mondiale à la fin de l’année. L’Arabie saoudite a également promis d’"augmenter le niveau actuel de sa production, plus tard cette année". Peu avant, le président de l’Opep, le Koweïtien cheikh Ahmed Fahd Al-Ahmed Al-Sabah, a lui aussi estimé qu’"une augmentation de la production (serait) à l’ordre du jour" mercredi.

"Si nécessaire et si nous trouvons que les pays membres ont une capacité additionnelle, la décision pourrait être d’augmenter la production plutôt que de maintenir le plafond de production", a-t-il dit. Ces déclarations ont surpris le marché, qui était jusqu’ici quasi certain que l’Opep opterait pour un statu quo, une option notamment défendue par la Libye et l’Iran. "C’est un signe que l’Opep est d’humeur à gérer les prix, car ils ne sont pas à l’aise avec des cours aussi élevés qu’actuellement", commente Kevin Norrish, analyste à la banque Barclays.

"Au-dessus de 50 dollars (le baril de brut), l’Opep est montrée du doigt et priée de faire quelque chose par les pays consommateurs, ce qui la place dans une situation difficile d’un point de vue politique", explique-t-il. "Cette réunion est donc considérée comme une occasion à saisir pour tenter de faire un peu baisser les prix", ajoute Kevin Norrish. "Mais, tempère-t-il, cela ne veut pas dire que l’Opep va accroître largement sa production. Une hausse de 500.000 barils par jour des quotas serait un geste symbolique, pour exprimer son mécontentement à l’égard du niveau actuel des prix".

Car l’Opep-10 (hors Irak) produit déjà entre 600.000 et 800.000 barils par jour au-dessus de son plafond officiel, donc une hausse des quotas d’un demi-million de barils ne ferait qu’officialiser le niveau réel de production du cartel, selon les analystes. En outre, notent les analystes, une telle hausse de la production de l’Opep parviendrait à peine à compenser le déclin de l’offre des pays non membres du cartel, alors que la demande pétrolière mondiale devrait croître de plus de 2% cette année.

"La croissance annuelle de la production russe ne sera plus de 700.000 à 900.000 barils par jour, mais tombera probablement entre 400.000 et 500.000 barils par jour" en 2005, estime Robert Skinner, directeur du centre de recherche Oxford Institute of Energy Studies (OIES). "L’offre de la mer du Nord diminue à un rythme annuel de 4 à 5%", ajoute-t-il.

Par ailleurs, les cours du brut ont pâti de la réouverture de la plate-forme Draugen en mer de Norvège, qui produit quelque 120.000 barils par jour et était fermée depuis dix jours en raison d’un incident.

Par l’AFP.