Les Etats-Unis refusent de quitter l’Irak

L’Irak a été le théâtre hier d’attentats particulièrement meurtriers alors que les discussions sur le retrait des troupes américaines continuent d’envenimer la situation. Le bilan est passé rapidement de 9 personnes tuées à 37 dans le cours de l’après-midi en plus de près de 60 blessés. C’est que les attentats suicide ont été judicieusement préparés. Selon le descriptif de l’AFP, deux kamikazes auraient fait sauter leur ceinture d’explosifs devant le camp de recrutement militaire Saâd près de Baqouba, dans la région de Diyala, au nord-est de Bagdad. L’attaque a été mûrement réfléchie parce qu’elle a visé l’attroupement prévisible de volontaires venus s’enrôler parmi les forces de l’armée régulière. Une base militaire où sont présentes aussi des troupes de l’armée américaine. L’agence de presse rapporte le témoignage d’un jeune âgé de 17 ans blessé lors de l’attentat, récit terrible sur l’état de choc d’une population irakienne usée par un conflit sans fin : « Nous étions une trentaine à attendre à l’entrée de la base. Ils venaient de nous appeler quand il y a eu une grosse explosion. »

Par ailleurs, une autre offensive a été opérée plus au nord du pays, à Mossoul, où deux autres attentats ont eu comme cibles la police et l’armée faisant au moins neuf morts. « Un kamikaze a lancé sa voiture bourrée d’explosifs contre une patrouille de police dans l’est de Mossoul (370 km au nord de Bagdad, NDLR), tuant cinq personnes et en blessant six », a rapporté le commandant Ahmed Shaheb de la police locale. Tandis qu’une autre information rend compte d’une opération suicide contre une patrouille de police dans le centre-ville tuant quatre personnes. Toujours le même procédé de la ceinture piégée, ce qui laisse penser que les attaques simultanées sont l’œuvre d’une même organisation armée alors que les médias occidentaux évoquent El-Qaïda. Une version officielle qui n’éclaire guère sur la guérilla qui déchire l’Irak depuis l’invasion américaine en 2003. Une série d’attentats qui dément surtout toute maîtrise de la situation sécuritaire par les forces armées américaines, enlisées dans ce bourbier irakien pas loin de ressembler à la tragique épreuve du Vietnam dont le cinéma américain trahit les séquelles. Y aura-t-il un sursaut national aux Etats-Unis pour qu’enfin les décideurs de la Maison-Blanche comprennent que leur présence sur le sol irakien rajoute du trouble dans ce pays agité ?

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant