Accueil > ECONOMIE > Les augmentations de salaires en Algérie divisent les patrons

Les augmentations de salaires en Algérie divisent les patrons

dimanche 14 mai 2006, par Souad

Les augmentations de salaires en Algérie divisent les patrons algériens à l’approche de l’installation des groupes de travail chargés de la mise en place des conventions de branches.

Le revenu par habitant a doublé en Algérie passant de 1.500 dollars par habitant en 1995 à 3.100 dollars en 2005.

Les négociations entre le patronat et l’UGTA auront lieu dans un contexte politique favorable à l’augmentation des salaires. Le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia et le secrétaire général de l’UGTA Abdelmadjid Sidi Saïd ont presque tranché la question. « Chacun est libre de dire ce qu’il veut. La question des salaires va être tranchée par les conventions de branches. Nous allons voir quelles sont les branches qui sont bénéficiaires, qui réalisent de la croissance pour décider s’il faut augmenter les salaires », estime le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), Habib Yousfi, qui plaide pour une réduction des charges fiscales et parafiscales, comme préalable à toute augmentation des salaires.

« Si on réduit les charges auxquelles les entreprises font face, on accepte une augmentation des salaires. Cette condition, nous l’avons posée il y a longtemps, elle est toujours valable », affirme-t-il. La CGEA, l’une des organisations patronales qui prendra part à la tripartite, pose des conditions pour accepter une augmentation des salaires dans le secteur économique en Algérie. « Nous comprenons la situation sociale des travailleurs, mais il faut regarder la situation des entreprises. Si la Sonelgaz augmente ses tarifs, si le prix de l’eau augmente, nous allons avoir des charges supplémentaires, alors que la concurrence est rude et va l’être davantage dans les prochaines années, avec la suppression des tarifs douaniers. Aujourd’hui, la part du secteur privé dans le PIB est de 70%. Il faut aider ce secteur à jouer son rôle dans l’économie nationale », ajoute M. Yousfi.

L’augmentation des salaires ne semble pas faire l’unanimité parmi les patrons. Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) a déclaré début mai qu’il est favorable à une augmentation conséquence des salaires en Algérie. « Nous sommes à l’aise sur cette question car dès 2001, le FCE a demandé une augmentation conséquente des salaires mais étalée dans le temps », a dit le président du FCE, M. Omar Ramdane, lors d’une émission de la radio nationale. Une augmentation des salaires « augmentera le pouvoir d’achat des citoyens et influera sur la production et sur la capacité des entrepreneurs à investir », a encore plaidé M. Ramdane. « Il faut augmenter les salaires nominaux et réduire en même temps les taxes, sinon ce serait reprendre de la main gauche ce qu’on aura donné de la main droite », a expliqué M. Ramdane.

Synthèse de Souad, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran