Accueil > ECONOMIE > Les besoins de l’Algérie en ciment en forte hausse

Les besoins de l’Algérie en ciment en forte hausse

jeudi 27 mars 2008, par Souad

La demande en ciment en Algérie a enregistré une forte hausse durant les récentes années en raison des multiples grans projets lancés dans le pays.

L’Algérie a besoin de ciment.

Les prix des matériaux de construction s’envolent en Algérie : mille dinars le quintal de ciment et neuf mille dinars celui du rond à béton. C’est du jamais-vu. Est-ce la conséquence d’une spéculation fomentée, voulue, organisée ? La réponse, il faut la rechercher dans le discours institutionnel. Le ministre de l’Habitat, dans la conférence de presse qu’il a animée mardi dernier en marge de la réunion du conseil de gouvernement, a avancé que la flambés des prix du ciment est le fait de la spéculation, celle des prix du rond à béton est liée à l’enfièvrement des marchés internationaux. La cause étant ainsi circonscrite, l’Exécutif prend des mesures : le ciment sera soumis à contrôle au sortir des usines et si jamais un entrepreneur se fait prendre en train de faire dans la spéculation, de revendre du ciment, il sera exclu du monde de l’entreprise. Qu’à cela ne tienne. C’est plus facile à dire qu’à faire, en tout cas. Et, sur le rond à béton ? Noureddine Moussa a souligné à la faveur de la même conférence de presse que l’Etat réfléchit à des décisions, également. Va-t-il s’agir de subventions ? Peu probable dans un marché ouvert. Une question, cependant : pourquoi l’Etat a-t-il attendu que la spéculation prenne sur le segment du ciment pour qu’il réagisse, mette en place des mesures coercitives, dans un marché florissant, alléchant, alimenté en partie par l’importation. Qu’on en juge : l’Algérie en a importé en 2003 environ 2,5 millions de tonnes pour une valeur d’environ cent vingt-cinq millions de dollars. Elle en importe toujours 300 000 tonnes de la Tunisie. Antérieurement, l’importation du ciment, en volume comme en valeur, se situait dans des proportions spectaculaires.

L’importation coûtait ainsi à l’Etat six cents millions de dollars au début des années quatre-vingt-dix. En 2001, l’importation avait atteint cinquante milliards de dinars, soit cinq cent quatre-vingt millions de dollars. En dix années, elle a connu une évolution jamais égalée. Les importations qui étaient de deux à trois millions de tonnes par an durant la décennie 1980, sont passées à un million de tonnes par an pendant les années 1990, avec un plancher de vingt millions de tonnes par an du fait de la baisse des recettes pétrolières, après 1986. Si l’importation reste inéluctable, c’est parce que la production ne suit pas. Un chiffre ? Dans l’intervalle 1996-2001, elle n’a augmenté que de 1,1%. C’est peu.
La demande en ciment se situe, elle, autour de quinze à dix-sept millions de tonnes par an. La production est pourtant portée par des entreprises publiques et des privés étrangers, dont le plus connu demeure Orascom Construction Industries (OCI). Sa filiale, Algerian Cement Compagny (ACC), a monté une usine à M’sila d’une capacité de production supérieure à 4,5 millions de tonnes. ACC a réalisé également un autre projet important, celui de Mascara. Il devait entrer en production en mars 2007. Il s’agit de la production de ciment blanc, un investissement de 174 millions de dollars. La cimenterie produira 550 000 tonnes de ciment blanc, dont une partie sera exportée sur le marché américain, les besoins du marché algérien étant estimés aujourd’hui à 300 000 tonnes. Autre opérateur dans le ciment, le groupe Pharaon. Celui-ci dispose de participations dans la cimenterie de Beni Saf. Cela pour ce qui se rapporte au ciment. Sur la question du rond à béton, le gouvernement ne semble pas avoir de la marge, c’est un facteur exogène qui fait que les prix en sont arrivés à des bornes intenables. Seulement, une question se pose sur le marché domestique dont le gouvernement a une part de responsabilité : l’Algérie est considérée comme un pays producteur de rond à béton, Métal Steel, société de dimension internationale y est fortement implantée. Et elle en exporte, alors que le marché local s’en ressent.

Synthèse de Souad, www.algerie-dz.com
D’après La Tribune