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Les boissons douteuses se multiplient en Algérie

jeudi 5 août 2010, par Rédaction

La faiblesse du nombre d’agents de contrôle de la qualité a permis la prolifération de producteurs clandestins de boissons douteuses en Algérie.

Les boissons douteuses se multiplient en Algérie.

Des boissons rafraîchissantes, jus et limonades, fabriquées en Algérie au mépris des normes d’hygiène, dépourvues d’étiquette et d’appellation, sont commercialisées sur le marché national. Les membres de l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB) sont de plus en plus inquiets. « Nous constatons aujourd’hui une multiplication des marques de boisson dont les conditions de fabrication, de conditionnement, de stockage et de transport demeurent douteuses », s’alarme Ali Hamani, président de l’Apab. S’exprimant hier lors d’une conférence de presse organisée à l’hôtel Hilton, à Alger, consacrée au lancement officiel d’une campagne de sensibilisation à l’endroit du consommateur, M. Hamani a levé le voile sur certaines pratiques courantes dans la filière des boissons en Algérie : « Ces producteurs ne respectent pas les normes de fabrication, d’étiquetage et d’appellation (…). Ces produits sont vendus au rabais, parce que la date limite de péremption est de 3 à 4 jours. On en fait même des produits de promotion. Il faut faire attention », dénonce-t-il énergiquement, en rappelant qu’un produit non étiqueté est un produit douteux.

La tromperie sur la qualité de certaines boissons, particulièrement les jus de fruits, menace davantage la santé du consommateur algérien. « Des produits étiquetés sont confectionnés dans des baignoires de salles de bains », révèle Slim Othmani, président du conseil d’administration de la Nouvelle conserverie de Rouiba. Des contrefacteurs utilisent de plus en plus des colorants et des arômes non contrôlés, selon un autre producteur affilié à l’Apab. Ceci dit, les producteurs de boissons en Algérie jettent la pierre aux pouvoirs publics : « Le travail de contrôle n’a pas été fait. Pourtant, la veille sur les produits alimentaires doit être permanente. C’est le rôle de l’Etat. Nous ne pouvons pas faire cela », soutient M. Othmani. La multiplication des pratiques frauduleuses trouve son origine, selon le patron de l’Apab, dans l’existence d’un vide juridique relatif à la dénomination des produits de la filière des jus. M. Othmani pointe du doigt le ministère du Commerce. Un texte, censé réguler cette problématique, traîne dans les tiroirs depuis 10 ans, selon lui. Il précise encore que la liste des produits alimentaires confectionnés dans le respect des normes n’est pas encore établie. Interrogé sur l’ampleur du marché de l’informel dans la filière de boissons en Algérie, M. Hamani s’est dit dans l’incapacité de fournir des statistiques.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après El Watan