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Les chiffres du chômage en Algérie sont-ils fiables ?

jeudi 25 janvier 2007, par Samir

L’ambition de l’Algérie d’atteindre un taux de chômage de moins de 10% à l’horizon 2010 serait de l’optimisme excessif selon Mustapha Belaïdi, un spécialiste en gestion des ressources humaines.

L’Algérie prévoit un taux de chômage à un chiffre d’ici trois ans.

Réaliste, cet expert estime que les taux de 7% ou de 8% en 2009 et en 2010, avancés sur le chômage par les pouvoirs publics, relèvent du “rêve” et d’un “optimisme excessif”. Il faut, selon lui, attendre de longues années à l’avenir pour pouvoir réaliser un tel objectif. Car, l’Algérie, argue-t-il, accuse un retard flagrant, et l’économie nationale vit des situations aléatoires qui ne dureront pas. L’enquête menée par l’Office national des statistiques (ONS) en 2006 a évalué le chômage en Algérie à 12,3%, contre 15,3% en 2005. Même si M. Belaïdi reconnaît que le progrès réalisé par le pays justifie la tendance baissière de ce phénomène, il conteste toutefois l’efficacité et la qualité de ces enquêtes.

La démarche suivie par l’ONS, précise-t-il, pour l’obtention de ces statistiques est relativement scientifique. “Les moyens humains et matériels dont dispose l’ONS nous permettent de dire que cet office accomplit un travail très sérieux”, avoue-t-il. Certains paramètres, explique M. Belaïdi, limitent cependant la véracité des chiffres du chômage en Algérie. De prime abord, il soulève le fait que cette enquête concerne une évaluation raisonnée d’une situation, c’est-à-dire d’un échantillon de la population. Les enquêteurs de l’ONS posent ainsi des questions à des citoyens pour déterminer s’ils sont chômeurs ou non. Ils s’inspirent de la définition du Bureau international du travail (BIT) qui qualifie de chômeur toute personne en âge de travailler ayant une aptitude pour cela, et qui cherche un travail tout en le prouvant.

À la question de savoir s’il travaille, celui qui dispose d’un contrat à durée indéterminée (CDI) et qui est installé dans un poste répondra par l’affirmative.
En revanche, le citoyen qui n’est lié que par un contrat à durée déterminée (CDD), celui qui active dans le secteur informel en Algérie, qui occupe un poste à temps partiel ou qui travaille avec ses parents dans le cadre de l’économie familiale, aura comme réponse : “Non, je ne travaille pas.” À la compilation de tous les résultats obtenus, et si l’on ne prend pas en considération ces aspects, il y a risque d’arriver à un taux de chômage très élevé. D’où la décision en 2000 de pondérer, soulignera M. Belaïdi, les résultats des réponses par la prise en compte de ce qui est considéré comme secteur informel. De l’importance de ce dernier découlera, indiquera-t-il, la réalité de l’appréciation à apporter sur le fléau.

Synthèse de Samir, algerie-dz.com
D’après Liberté