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Les entreprises algériennes et l’Internet

samedi 31 juillet 2004, par Hassiba

L’Internet offre aux entreprises d’innombrables opportunités. Il leur donne une nouvelle dimension. C’est pourquoi, utiliser aujourd’hui un site pour promouvoir l’entreprise fait partie de toute une « stratégie Internet » intégrée par les entreprises dans tous les services.

Outil de promotion, le Web est le seul support publicitaire, ouvert sous forme de multimédia interactif, à toucher l’ensemble de la planète avec un taux de connexion évalué à près de 600 millions de personnes connectées, dont un peu plus de 204 millions en Amérique, 203 millions en Europe et seulement 5,5 millions en Afrique !Outil de promotion, la virtualité permet de créer une vitrine commerciale porteuse de l’identité d’une société. Les outils de création, générateurs de convivialité, permettent de donner à un site sa richesse et à l’internaute ou particulièrement à un client potentiel l’envie de passer à l’acte d’achat.

Comme il permet à des PME/PMI d’apparaître comme étant plus importantes qu’elles ne le sont en réalité.Outil de communication externe, l’utilisation de la messagerie électronique permet d’établir une meilleure relation, à moindre coût, avec les clients, les fournisseurs, les filiales ou une force de vente. La mise en place d’un serveur permet aux clients ou aux fournisseurs de venir chercher instantanément l’information qu’ils souhaitent (catalogue, prix, remises...).

Des entreprises recrutent aussi aujourd’hui par le biais d’Internet. Outil de communication interne, les entreprises qui possèdent un Intranet sont beaucoup plus réactives et peuvent répondre plus efficacement aux clients. Ces exemples non exhaustifs des avantages liés à l’utilisation de l’Internet font que le site web d’une entreprise fait aussi désormais partie d’une démarche de marketing.Les annuaires et les moteurs de recherches sont utilisés pour trouver des sites mais aussi des produits, donc des entreprises. En maîtrisant bien l’utilisation de l’Internet, les outils de référencement et les moteurs de recherches, les entreprises peuvent trouver une cible consommatrice de proximité ou internationale. En diffusant des informations à forte valeur ajoutée sur leur serveur, les entreprises captent l’attention d’une cible de clients potentiels.

Selon une étude américaine réalisée par le Yankee Group et Forester Research (deux sociétés américaines de recherche de marché), la valeur des échanges de biens industriels, en gros sur Internet, se situera aux environs de 183 milliards de dollars en 2001. Un chiffre qui était seulement de 8 milliards en 1997 et qui dépasserait les 200 milliards actuellement.

Avec un nombre de près de 750 000 internautes, soit moins de 3% de la population, l’Algérie a encore beaucoup d’efforts à déployer dans le sens de la vulgarisation et de la démocratisation de l’Internet. Alors que les entreprises ne comptent que quelque 3 000 sites web, et une centaine d’ISP, selon des estimations du ministère de tutelle.Lequel ministère (ministère de la Poste et des Technologie de l’information et de la communication) a un site qui n’est paradoxalement jamais actualisé et qui renvois souvent à des notes, rapports et textes datant de plus d’une année ! C’est dire toute l’« importance » qu’accordent nos institutions et entreprises à la communication. Même quand les entreprises créent leurs sites, le contenu laisse souvent à désirer. Sans moteurs de recherches ni actualisation des données et informations, rares sont en effet les entreprises qui intègrent cet outil dans leur stratégie de développement.

Les résultats du bac par le Net : un exemple à suivre
Pourtant, tout récemment, un événement fort encourageant s’est produit par le biais du Net. Le site www.onec-dz.com, en affichant les résultats du bac 2004 et ce, dès 22h, a battu le record d’audience en atteignant les 4 millions de connectés en deux jours. Soit une moyenne de deux millions de connectés par jour. Une réussite qui a complètement banalisé les résultats affichés dans les lycées. C’est dire que les citoyens en général savent s’y prendre devant des opérateurs qui privilégient la communication.

En général, et de par le monde, le palmarès des produits qui se vendent le mieux par Internet, ou ce qu’on appelle l’achat en ligne, est constitué majoritairement d’achats de produits à vocation culturelle : DVD-vidéos, livres, CD ou encore des vêtements, billets de train, billets d’avion, produits de beauté, appareils électroniques, réservations pour séjours /vacances, billets de théâtre/ cinéma, etc.

Chez nous, même si nous n’en sommes pas encore aux achats en ligne, des organismes et entreprises tentent tant bien que mal de tenir instantanément informés leurs clientèles. Le site www.aadl.com.dz de l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL), en plus de l’effort de « ratisser » large en adoptant pas moins de cinq langues (arabe, français, espagnol, anglais et allemand) permet à tout prétendant à la formule de location-vente de consulter son dossier et pouvoir le suivre par le biais du Net. Il suffit, pour ce faire, d’introduire les nom, prénom, code et la wilaya de résidence. Le site a enregistré plus de 273 000 internautes et fait état, images à l’appui, des deux programmes AADL 2001 et 2002 en cours de réalisation, dont certains sites sont déjà réceptionnés. Site web agréable, riche en informations et souvent actualisé, il présente de manière assez exhaustive le projet AADL et toutes les informations y afférentes.

D’autre part, le port de Béjaïa, dont le PDG vient de décrocher le prix Excellence du meilleur manager de l’année, est un exemple d’entreprise de cette envergure qui communique par le biais du Net. Son site web www.portdebejaia.com.dz, présenté dans deux versions, française et anglaise, outre l’historique du port de Béjaïa, ses capacités, installations, organisation et autres informations utiles, permet à un client du port de connaître la situation-jour du port ou de la situation de n’importe quelle marchandise. Basée sur un système de management des plus modernes, cette ouverture sur le client fait partie de la stratégie de développement adoptée par la première entreprise portuaire algérienne à avoir sa certification. Facile à la navigation, le site est agrémenté d’une multitude d’images du port et de ses installations.

Du côté des entreprises étrangères installées en Algérie, le site de l’opérateur égyptien Djezzy www.otalgerie.com ouvre sur le logo des deux millions d’abonnés récemment atteint avec ses deux millions de mercis. Ce site propose un lexique GSM, présente les produits Djezzy, ses différents services, points de vente, la couverture du réseau et plein d’autres informations d’une utilité certaine. La compagnie nationale aérienne Air Algérie se met de la partie en ouvrant un site web, www.airalgerie.dz, où sa clientèle devait retrouver les adresses et coordonnées de ses multiples agences et les horaires de vols et pourrait ainsi réserver à distance. Mais si quelques informations sont certes disponibles sur ce site, les horaires ne sont guère affichés. C’est dire que les réservations à distance ne sont pas pour demain.Néanmoins, le site en question fait savoir aux internautes qu’il sera procédé prochainement à la restructuration du site en adoptant les réservations on-line, les tarifs et horaires de vol ainsi que les paiements électroniques. En attendant, place au fonctionnement artisanal.A travers le cas d’Air Algérie, l’une des plus importantes entreprises nationales, qui éprouve du mal à retrouver ses marques dans ses rapports avec sa clientèle, l’écrasante majorité des entreprises algériennes, indépendamment de leur taille, n’actualisent pas leurs sites.En retard parfois de plus d’une année sur l’actualité, les bilans et autres rapports disponibles ne sont pas mis à jour.

Tout récemment, le site du groupe ABB, qui avait donné l’information du contrat qu’il a signé avec la Sonelgaz pour un montant de 85 millions de dollars, n’est pas encore disponible sur le site de la société algérienne www.sonelgaz.com.dz. Un site présenté dans trois langues : arabe, français et anglais, contenant des informations sur le groupe et ses activités mais rarement actualisées. Un exemple parmi tant d’autres, et qui dénote que la Toile chez nous est loin de constituer la préoccupation chez bon nombre de nos chefs d’entreprise. Quant au e-commerce qui vient d’être libéré sur décision du gouvernement, il est reste encore un mirage en dépit de ses multiples opportunités.

Par Mahmoud Mamart, La Tribune