Accueil > ECONOMIE > Les patrons marocains veulent la réouverture des frontières avec l’Algérie

Les patrons marocains veulent la réouverture des frontières avec l’Algérie

mardi 26 avril 2005, par Stanislas

Les hommes d’affaires marocains rejoignent l’avis des politiques marocains et considèrent que l’ouverture des frontières avec l’Algérie est une condition sine qua non pour impulser une dynamique des affaires entre les deux pays.

Pour l’Algérie, les frontières ne sont nullement une entrave, car il existe bien des frontières avec l’Europe mais qui n’ont pas entravé les affaires.

Le monde des affaires entre l’Algérie et le Maroc s’emballe à la faveur du réchauffement politique des derniers mois. La deuxième rencontre entre les hommes d’affaires des deux pays à laquelle ont pris part plus de deux cents patrons des deux pays et qui s’est déroulée, hier, au Bisness Center de l’hôtel Hilton a donné lieu à un échange fructueux d’idées de partenariat entre les deux pays. Plusieurs communications ont été données par des responsables algériens dont celui de l’ANDI et de l’ABEF portant sur les opportunités d’investissement en Algérie. Cette deuxième rencontre qui se tient après la première organisée le mois de mars dernier à Rabat a donné lieu à l’acte de naissance de la Chambre du commerce algéro-marocaine.

Cette entité économique servira de lien entre les patrons des deux pays. Elle facilitera le contact, encouragera l’investissement et la fourniture des informations concernant un pays ou un autre, les créneaux d’investissement. Bref, elle tentera de donner un dynamisme certain à des échanges économiques entre deux pays qui partagent les mêmes frontières mais dont le volume des échanges ne dépasse pas les 200 millions de dollars par année pour une population estimée à 65 millions d’habitants. Un chiffre insatisfaisant, bien en deçà des capacités et des attentes. Cette année, l’on s’attend à ce que ces échanges atteignent le milliard de dollars, selon les présidents des Chambres du commerce des deux pays, Ali Habour pour l’ALgérie et Abdelkrim Kemmou du Maroc. La délégation marocaine est composée notamment de patrons d’entreprises du textile, du plastic, du tourisme, de la pêche, des services, de l’agroalimentaire etc.

Les discussions d’hier ont donné lieu à des échanges de points de vue dans le partenariat mais aussi les problèmes qui entravent la construction de ce partenariat d’affaires. Les Marocains ont surtout mis l’accent sur la nécessité de la réouverture des frontières terrestres pour dynamiser et faciliter les affaires. Pour le côté algérien, représenté par le directeur de la CACI,
"ce n’est pas une entrave car quand on veut, on peut". Pour lui, "les frontières et les visas existent bien entre nous et les Européens mais cela n’a pas entravé le bon train des affaires". D’autres entraves ont été citées, dont la bureaucratie, les impositions douanières, l’absence d’une ligne de transport maritime, l’adhésion à la zone arabe de libre échange, la réactivation de la convention commerciale bilatérale signée en 1989, la convention douanière de l’UMA, le problème du foncier en Algérie MAUMA. Des entraves dont certaines vont être discutées au sein de la Chambre mixte et d’autres soumises aux hautes autorités des deux Etats.

La lutte contre l’informel et le trafic aux frontières a été également soulevée, particulièrement du coté algérien, comme étant une épine sous le pied. Pour les hommes d’affaires algériens, ce commerce qui ne profite pas à notre pays entrave grandement la bonne marche des affaires, ce à quoi il faut répondre par la lutte à tous les niveaux. La délégation marocaine devra se rendre demain sur plusieurs sites et entreprises afin de s’enquérir des opportunités d’investissement offertes par l’Algérie. Des accords bilatéraux entre entreprises pourront bien être signés à l’issue de la rencontre qui s’achèvera aujourd’hui.

Par Tahar A.O., lavoixdeloranie.com