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Les privatisations en Algérie : un échec selon le FCE

samedi 14 octobre 2006, par Bilal

Le processus de privatisations entrepris par l’Algérie depuis une dizaine d’année, serait un échec selon le Forum des chefs d’entreprises (FCE) qui accuse certains responsables de privilégier les repreneurs étrangers au détriment des nationaux.

Les privatisations en Algérie : un échec selon le FCE

D’après Omar Ramdane, président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), le processus de privatisation en Algérie est lent et le bilan après dix années de sa mise en oeuvre n’est pas satisfaisant. « La privatisation apparaît comme l’un des défis majeurs auxquels notre pays est aujourd’hui confronté parce qu’elle revêt, dans le contexte national actuel, la dimension d’une exigence impérative de renouveau de l’économie algérienne dans un environnement désormais incompatible avec les modalités de gouvernance liées au système d’économie administrée », relève Omar Ramdane qui note dans sa réflexion que la démarche de privatisation engagée s’est caractérisée et se caractérise toujours par des hésitations, des incertitudes, des questionnements sur le bien-fondé même de la démarche qui a connu, soutient-il, des interruptions.

Le président du FCE poursuit en déclarant qu’une telle démarche continue de nourrir des résistances, l’incompréhension, le doute et la méfiance conjugués aux changements fréquents d’organisation du secteur public, ce qui a conduit, selon lui, à la « situation d’enlisement » actuelle et à un « immobilisme coûteux ». Il notera que sur les 1.200 entreprises proposées à la privatisation en Algérie, à la date de juin 2006, seulement 396 ont été soit totalement privatisées, soit privatisées partiellement ou cédées aux travailleurs, soit sont entrées en partenariat. Ainsi, souligne le responsable du FCE, nonobstant les opérations qui ont porté sur les entreprises locales ou leurs actifs ainsi que celles relatives aux contrats de management, et si l’on fait abstraction des cessions d’actifs aux institutions qui ne devraient pas être, d’après lui, considérées comme des opérations réelles de privatisation, ces chiffres montrent bien que le bilan est faible, compte tenu de l’importance du programme qui reste à réaliser, à savoir près de 1.000 entreprises qui attendent toujours preneurs.

Omar Ramdane qui reconnaît cependant que 70% des repreneurs de ces entreprises (EPE) sont des Algériens, indique que toute aggravation excessive des délais de réalisation du programme de privatisation en Algérie ne peut conduire qu’à la disparition accélérée d’un nombre élevé de ces entreprises qui, explique-t-il, depuis bien longtemps sont maintenues artificiellement en vie et ne peuvent, pour certaines, même pas honorer le paiement des salaires de leurs employés, si ce n’est par la grâce des « injonctions gouvernementales régulières aux banques publiques ». A cause des restructurations récursives, dira-t-il, plus de 400.000 emplois ont déjà été perdus depuis le début des années 1980. Le responsable de l’organisation patronale avance le chiffre de 1.200 milliards de dinars (ce chiffre date de 2002), hors assainissement des banques, qu’aurait versé le Trésor public pour maintenir tant bien que mal en vie ces entreprises. « Le coût d’un maintien d’un secteur de production public inefficace est lourd de conséquences parce qu’il constitue de plus en plus un frein à l’essor de notre économie », dira Omar Ramdane qui avertit que « cette lente dérive est porteuse de dangers pour l’industrie nationale comme pour l’économie dans son ensemble ».

Synthèse de Bilal, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran