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Les réserves de change de l’Algérie et la crise financière

mardi 2 décembre 2008, par Samir

La gestion des réserves de change de l’Algérie fait débat au moment où la crise financière secoue l’Amérique où sont investis les pétrodollars algériens.

La crise financière et les réserves de change de l’Algérie.

La problématique des réserves de change de l’Algérie reste d’une brûlante actualité d’autant que l’essentiel de l’argumentaire des autorités face à la crise reste précisément axé sur des éléments puisés de la gestion de nos ressources en devises et de ses avantages en termes de sécurité financière. Ceux qui critiquent le traitement actuel des avoirs extérieurs campent toujours sur leur position, estimant que l’option choisie par la Banque d’Algérie n’est pas tout à fait économiquement rentable ni financièrement optimale, limitée qu’elle est à des placements en bons du trésor américain ou en valeurs d’Etat similaires auprès d’institutions financières européennes. Mais la contestation n’est pas que technique dans la mesure où des représentants de la classe politique, prenant appui sur des avis d’experts, recommandent que les réserves de change soient intégralement rapatriées et affectées à l’investissement national. Il faut tout de même relever que cette préconisation fait fi des conditions juridiques générales des placements opérés par la Banque d’Algérie et des mécanismes mis en œuvre par le système bancaire national pour la redistribution d’une partie des réserves à travers différents circuits institutionnels, notamment pour la couverture des importations, la protection sociale, le transfert des bénéfices liés aux IDE en Algérie, les soutiens multiformes à l’emploi des jeunes, etc. La controverse s’étend également à des aspects statistiques puisque des analystes soutiennent que nos ressources en devises sont déjà quasi totalement programmées pour leur engagement dans le cadre des multiples projets de réalisations d’infrastructures publiques auxquels viennent s’ajouter les prévisions d’investissements à moyen terme de Sonatrach et Sonelgaz.

Des commentateurs soulignent à juste titre qu’il y a trop de voix discordantes autour d’un thème dont on peine à saisir les tenants et aboutissants. La confusion en la matière est d’ailleurs entretenue par la diffusion de chiffres impressionnants provenant de diverses sources au sujet des programmes d’investissement publics en Algérie et une présentation souvent sommaire de leur rapport direct ou indirect avec l’affectation des réserves de change. Certes, la Banque d’Algérie a déjà eu à communiquer sur ce qui constitue l’un de ses principaux domaines de compétence, mais son action reste perfectible dans le sens d’une amplification qualitative de l’information correspondante. Le ministre des Finances a, lui aussi, maintes fois réitéré la position des autorités sur la question, mais cela ne semble pas avoir convaincu les sceptiques quant à la pertinence des modes de gestion des réserves de change. Cela dit et indépendamment du parti pris que chacun pourrait exprimer pour l’une ou l’autre des thèses en présence, il n’est pas infondé de constater que l’effort de pédagogie en la matière est à conforter et à améliorer, principalement de la part de l’Etat. Une démarche en ce sens devrait signifier réactivité aux conjonctures, effort d’exhaustivité mais aussi accessibilité et communication opportune de l’information. De ce point de vue, les autorités ne gagneraient-elles pas à dépasser l’exposé pro domo de leur politique financière et prendre en considération les analyses contradictoires développées ici et à l’étranger au sujet de l’impact de la crise ?

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant