Maroc-Sahara Occidental : Bastagli à la Minurso

Mohamed Abdelaziz tient pour responsable de cet état de fait les autorités du Maroc qui poursuivent leur politique d’enlèvement des activistes sahraouis des droits de l’Homme. Aussi appelle-t-il le SG de l’ONU à prendre des mesures pour assurer la sécurité des Sahraouis ainsi que leur liberté, eux qui réclament pacifiquement leur droit à l’autodétermination reconnu par la communauté internationale, rappelle-t-il.

Cette lettre d’alerte intervient avec la nomination du nouveau chef de la mission onusienne chargée de l’organisation du référendum pour le Sahara occidental, la Minurso. Le remplaçant d’Alvaro De Soto désigné au Moyen-Orient est le diplomate italien Francesco Bastagli qui a fait toute sa carrière au sein de l’ONU et de ses instances. Son dernier poste était au Kosovo où il vient de passer trois ans chargé d’installer une administration moderne pour les autorités provisoires du gouvernement autonome. Du service du personnel, M. Bastagli a gravi les échelons jusqu’à être chargé des missions délicates comme en Palestine ou au Nicaragua en s’occupant particulièrement des questions humanitaires. Son dernier mandat au Kosovo, malgré le conflit, a été le plus facile pour ce diplômé en droit qui a une idée très claire sur les problèmes du Proche et Moyen Orient où il a passé de longues années que ce soit en Palestine ou comme représentant du PNUD en Iran.

Il a également été secrétaire de la Conférence pour la coopération internationale dans les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire avant d’être affecté à l’Office des secours en Palestine pour être une nouvelle fois envoyé au bureau du PNUD en Iran en 1999. Autres fonctions importantes, M. Bastagli a lancé et supervisé le programme de l’ONU contre le blanchiment d’argent et dirigé le centre de la prévention du terrorisme international. Mais ce n’est pas tant la désignation d’un nouveau représentant onusien au Sahara occidental qui intéresse le plus le front Polisario au moment actuel, mais les mesures urgentes à prendre pour que cesse la persécution des populations dans les territoires occupés par les services de sécurité du Maroc.

Aujourd’hui, il s’agit plus de libérer les détenus politiques et de sauver de la mort les prisonniers dont le rapport sur leur état de santé est alarmant. Par ailleurs, les Sahraouis considèrent que la nomination d’un nouveau chef de mission de la Minurso ne peut être utile que s’il met en oeuvre le plan Baker sur l’autodétermination du peuple sahraoui. L’envoi de la nouvelle lettre du président sahraoui au SG de l’ONU est révélateur de cet état d’esprit et de la position sahraouie par rapport à cette désignation. Maintenant, il reste à savoir si l’Italien peut faire aboutir le projet de référendum au Sahara occidental.

D’après le Quotidien d’Oran