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Marrakech ville la plus chère du Maroc

samedi 25 novembre 2006, par Rédaction

Première destination touristique au Maroc, Marrakech est aussi la ville la plus chère du royaume où les prix de l’immobilier ne semblent pas prêts de baisser.

Marrakech la plus visitée du Maroc

Marrakech s’inscrit aujourd’hui au pinacle des « villes inabordables ». En tout cas, on mange moins cher à Madrid ou à Paris en comparaison avec Marrakech. Le Wali Mounir Chraïbi pourtant sensible aux conditions humaines les plus modestes - et il l’a prouvé lors de son passage à la tête de la CNSS - reste immobile et comme tétanisé face à cette frénésie de hausse qui s’est emparée des commerçants de la ville, désormais la plus chère du Maroc. C’est la loi de la jungle où il n’est pas permis aux bourses moyennes de bénéficier des prestations habituelles.

Les nationaux s’en rendent compte à l’atterrissage à l’aéroport de la ville ocre : les taxis les évitent comme une guigne. Pour la simple raison qu’on leur préfère des étrangers auxquels on fait payer trois fois le prix. En ville, les chauffeurs de ces véhicules jadis synonymes de convivialité et de proximité se montrent très désagréables en refusant de faire fonctionner le compteur pour ne se fier qu’à leur seul jugement au terme de la course. Et pourtant rien ne justifie cette cupidité collective.

Les affaires fleurissent dans la cité de Youssef Ben Tachfine. Mais l’illustre fondateur connu pour sa sobriété et sa frugalité se retournera dans sa tombe en apprenant qu’à « l’Hivernage », une salade, deux poissons et un café sont facturés à 850 dirhams et qu’un cappuccino est écoulé à 35 dirhams. Cet établissement ne détient pas le monopole de cette boulimie gargantuesque qui s’est installée à Marrakech, la plus ville la plus touristique du Maroc. Presque tous les restaurants pompeusement labellisés « marocains » tirent vers le haut en vendant le couvert entre 800 et 1200 dirhams. La contagion de cet accès de fièvre affecte tous les restaurants de la ville dont certains exigent le règlement en devises pour les plats commandés à l’avance.

Aucune attention n’est accordée aux nationaux. Ils ne sont pas tellement les bienvenus dans les hôtels classés de la ville. Lorsque les visiteurs étrangers paient 500 euros pour la semaine en demi-pension, les Marocains eux doivent débourser 5 fois ce montant pour la même période. Sans la moindre garantie d’une prestation de qualité. C’est le tribut du succès de Marrakech, pensent les rares professionnels du tourisme au Maroc qui s’émeuvent de cette situation. Si l’on continue sur cette voie, mettent-ils en garde, on ne tardera pas à ressentir l’effet du boomerang.

Synthèse de Mourad
D’après L’observateur