Accueil > ECONOMIE > OMC : L’Algérie n’est pas pressée

OMC : L’Algérie n’est pas pressée

mercredi 3 août 2005, par Samir

L’Algérie n’est pas pressée, c’est en ces termes que El Hachemi Djaâboub, ministre du commerce, a décrit le processus d’adhésion à l’OMC, l’Organisation Mondiale du Commerce.

Hachemi Djaâboub, ministre du commerce, affirme à propos de l’adhésion à l’OMC que l’Algérie n’est pas pressée.

Selon Hachemi Djaâboub, « l’Algérie n’ a aucune contrainte de temps. Nous ne sommes pas pressés d’adhérer à l’OMC. Nous sommes un pays souverain qui prendra le temps qu’il faudra pour négocier au mieux cet accord ». Cette nouvelle tendance dans le discours officiel algérien sur ce dossier a été révélée hier, par M.El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce à l’occasion de son passage au Forum El Moudjahid.

Après avoir annoncé plusieurs dates, le gouvernement semble réviser sa stratégie dans le traitement de ce dossier : « Fini les dates butoir », lance M.Djaâboub. Alors que son prédécesseur M.Boukrouh avait, rappelle-t-on, annoncé l’échéance du premier trimestre 2005, Djaâboub a annoncé hier que « nous n’avons aucune contrainte du temps ». Quelles sont les raisons de ce revirement ? Aucun élément de réponse n’ a été apporté par l’orateur qui a pourtant insisté dans son intervention sur le fait que « l’intégration offensive de l’économie nationale dans le marché mondial passe naturellement par notre adhésion à l’OMC ». Il ajoute que « la conduite du processus de négociation est une tâche importante car l’Algérie ne peut rester en marge de cette organisation du commerce multilatéral ». Toujours dans le même sujet, l’on signale que la prochaine réunion du groupe de travail aura lieu au cours du mois d’octobre prochain.

Tout récemment une rencontre informelle avec le groupe de travail chargé de l’accession à l’OMC s’est tenue. « Je peux vous assurer, dira, le ministre, que notre processus d’accession se déroule dans de bonnes conditions. » Dans le même cadre, le ministre a estimé que le processus d’intégration à l’économie mondiale nous impose d’adopter de nouveaux comportements et de nouvelles méthodes de travail, notamment en ce qui concerne « la problématique de la protection de la production nationale ». A ce sujet le gouvernement opte pour la rupture avec les méthodes anciennes, c’est-à-dire par le biais du tarif douanier.« Nous devons désormais procéder à une protection intelligente qui exploite au mieux les possibilités offertes par la réglementation commerciale internationale ».

C’est dans ce cadre, que le gouvernement vient de promulguer trois décrets relatifs aux défenses commerciales et qu’il compte engager un programme d’information de nos entreprises dans ce domaine. Parallèlement à cette action en direction de l’OMC, l’Exécutif travaille en collaboration avec les autres institutions publiques à assurer une « bonne mise en oeuvre de l’accord d’association avec l’Union européenne ». Une commission opérationnelle de suivi de la mise en oeuvre de l’accord sera installée dans les prochains jours.

Les débats ont amené le ministre du Commerce à aborder la question relative à la promotion des exportations hors hydrocarbures. « La diversification des exportations est un objectif stratégique pour atténuer notre dépendance à l’égard des hydrocarbures ». L’Algérie, qui a une capacité d’exportation évaluée selon les experts à 2 milliards de dollars, continue d’enregistrer des performances dérisoires. Notre pays n’a pas dépassé le cap des 700 millions de dollars annuellement contre 18 milliards de dollars d’importation en 2004. Au premier semestre 2005, nous avons exporté hors hydrocarbures un montant de 454 millions de dollars contre 10,6 milliards de dollars d’importation. Le ministre est revenu longuement sur le phénomène du commerce informel. Cette fois-ci avec des chiffres.

L’action des services de contrôle se traduit annuellement par près de 500.000 interventions dont 260 000 au titre de contrôle de qualité. Les opérations d’intervention ont donné lieu à la constatation de 93.000 infractions dont 42.000 aux règles de la qualité. Plus de 12.000 tonnes de marchandises non conformes pour une valeur moyenne de 755 millions de DA. Par ailleurs, les brigades d’intervention ont bloqué aux frontières une quantité de 11.500 tonnes de produits non conformes pour une valeur de 600 millions de DA.

Ces mêmes brigades ont saisi des marchandises pour défaut de facturation pour une valeur de 4 milliards de DA. Djaâboub a affirmé que « deux décrets relatifs à l’étiquetage des produits alimentaires et au contrôle aux frontières sont actuellement à l’examen au niveau du gouvernement ». En outre, une action de recensement des marchés informels a été réalisée dans la perspective de leur intégration dans le commerce légal. Elle a permis de dénombrer 732 marchés informels d’une superficie globale de 2,7 millions de m2 et au sein desquels activent plus de 100.000 intervenants, soit près de 13% des commerçants inscrits au registre du commerce. Djâaboub a lancé hier un dernier appel à ces commerçants en précisant que « la porte du formel est ouverte ».

Par l’Expression