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Prévention du SIDA à Tamanrasset

mardi 29 mars 2005, par nassim

Dans le cadre de la mise en oeuvre de son plan opérationnel d’action 2003-2006 de lutte contre le Sida, l’association AIDS Algérie a organisé, du 25 au 28 mars, une campagne d’information et de sensibilisation sur les IST/VIH Sida, au niveau des structures de santé et de la jeunesse de la wilaya de Tamanrasset.

L’opération qui s’est achevée, hier, figure dans le projet « prévention du VIH-Sida en milieu jeune », mis en oeuvre par cette association et financé par le Fonds des Nations unies pour la population.

Selon un communiqué de l’association, cette campagne, conçue comme une approche novatrice de prévention, contribuera efficacement à réduire la transmission des IST/VIH. L’objectif de cette activité, indique le communiqué, est d’informer et de sensibiliser les jeunes et adultes sur les modes de transmission, les moyens de prévention et sur les comportements à risques néfastes pour leur santé. L’initiative de l’association AIDS Algérie, est appuyée par le ministre de la Santé, la direction de la Santé de la wilaya de Tamanrasset et la direction de la Jeunesse de la wilaya. Les séances de sensibilisation se sont déroulées au niveau de l’hôpital de Tamanrasset, le centre de dépistage volontaire anonyme et gratuit sis à Gatâa El-Oued, la maison de jeunes et le CIAJ de Tamanrasset ainsi qu’au niveau du marché de l’Assihar. Outre les interventions des bénévoles de l’association auprès des populations ciblées, quelque 5.000 dépliants, 1.000 affiches et 2.000 bulletins et 7.000 préservatifs ont été distribués. Des questionnaires ont été élaborés afin de permettre à l’association d’évaluer les connaissances des populations ciblées et les comportements à moindre risque afin de prévenir l’infection. En dépit des efforts de sensibilisation déployés, notamment dans le sud du pays, plusieurs cas de sida avérés et de cas de séropositivité ont été enregistrés dans les wilayas du Sud, ces dernières années. Selon un document sur la situation épistémologique en Algérie, le laboratoire national de référence de l’Institut Pasteur d’Algérie, a indiqué que Tamanrasset présente l’incidence la plus élevée dans tout le pays et constitue un véritable réservoir du virus du Sida.

De par sa position géographique, le flux migratoire et le brassage des populations nationaux/nationaux et étrangers/nationaux, Tamanrasset constitue un vivier épistémologique pour les régions du Sud et, de là, dans tout le pays, notamment du fait du phénomène d’essaimage, indique le document. La trilogie « migration-commerce du sexe-VIH/Sida » constitue l’un des paramètres essentiels et favorables à la propagation de ce fléau, si l’on tient compte des enquêtes effectuées par les services concernés. Ces derniers ont démontré une faiblesse des moyens de protection.

En fin d’année dernière, le directeur de la Santé de la wilaya de Tamanrasset a annoncé que les services de la santé locaux avaient enregistré 41 cas de malades atteints de l’infection du virus d’immuno-déficience humaine VIH (séropositif) et sida-maladie, dont 21 cas de nationalité étrangère. Une trentaine de sidéens suivent actuellement la tri-thérapie composée de trois anti-rétroviro au niveau de l’hôpital du jour de Tamanrasset. Une trentaine de porteurs de virus sont suivis périodiquement sur le plan clinique et biologique par les services du centre de référence de Tamanrasset, affilié au secteur sanitaire de la capitale de l’Ahaggar.

Ce centre de référence, le sixième à être créé en Algérie dans le cadre des recommandations élaborées par l’Etat pour une stratégie de prévention et de lutte contre le Sida, a pour mission de dépister les infections sexuellement transmissibles et le VIH/SIDA ainsi que la prise en charge des malades et personnes atteintes. Un centre de dépistage anonyme et gratuit de proximité a été également mis en service récemment au quartier dit Gatâa El-Oued (Tamanrasset) pour des consultations spécialisées en infections sexuellement transmissibles pré-test et post-test.

D’autre part et selon une enquête réalisée, en 2004, par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche médicale (FOREM), certaines régions du Sud comptent un nombre élevé de cas de Sida et de séropositivité. Cette étude, réalisée dans la wilaya de Tamanrasset, a révélé la recrudescence de cette pandémie notamment dans les milieux de jeunes et d’immigrés clandestins. L’existence de réseaux de prostitution et de contrebande et le manque d’information et d’éducation sexuelle figurent parmi les causes principales de l’émergence de cette maladie dans ces régions à forte population clandestine.

Par Djamel B., quotidien-oran.com