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Projet d’un gazoduc entre le Nigéria et l’Algérie

lundi 9 mai 2005, par Stanislas

Le projet du gazoduc transsaharien reliant le Nigéria à l’Algérie vient d’entamer une nouvelle phase. La compagnie nationale Sonatrach (SH) et son homologue nigérienne (NNPC) ont signé, avant-hier, un contrat de faisabilité du projet avec la société britannique de consulting Penspen IPA.

L’étude de faisabilité d’un gazoduc entre le Nigéria et l’Algérie lancée.

Le contrat d’un montant de 2,04 millions de dollars a été signé au siège de Sonatrach par les représentants des trois sociétés en présence de Chakib Khelil, du secrétaire général du ministère nigérian des Ressources pétrolières, Mme Ammuna Lawan, et des ambassadeurs du Nigéria et du Niger. D’autant que les pays concernés par ce gazoduc de 4.500 km, inscrit dans le programme du NEPAD, sont le Nigéria, l’Algérie et le Niger. L’étude de faisabilité devrait être finalisée d’ici 9 à 10 mois, a précisé Hocine Chekired, vice-président Transport de SH. L’étude sera donc livrée en 2006. Tout en se félicitant de cette nouvelle étape franchie, le ministre de l’Energie et des Mines a indiqué n’avoir aucun doute quant à la portée stratégique du gazoduc. « Ce projet va avoir un impact positif pour les populations des trois pays et permettra le développement et le désenclavement des régions entre le Nigéria et l’Algérie », a précisé Chakib Khelil.

Le gazoduc transsaharien reliera les champs gaziers du Nigéria à l’Europe via le Niger et l’Algérie. Il permettra, selon Mohamed Meziane, PDG de SH, de transporter un volume annuel variant entre 18 et 25 milliards de mètres cubes de gaz destinés à couvrir 25% des besoins gaziers de l’Union européenne. L’étude concernera le marché et les ressources, l’aspect économique et financier, l’engineering et l’infrastructure nécessaire au pipeline ainsi que l’étude des impacts environnementaux.

Autant Sonatrach que la compagnie nigérienne avaient réalisé déjà cette étude. Chose que le ministre de tutelle n’a pas manqué de souligner. Cependant, « il est important d’avoir une étude d’un consultant indépendant », dira-t-il. La réalisation de cette étude de faisabilité par un cabinet de renommée internationale permettra d’avoir le soutien et l’adhésion des bailleurs de fonds et des institutions internationales. Pour Chakib Khelil, le projet de gazoduc est « rentable », surtout si les prix actuels se maintiennent. « Qui sait où seront les prix lors de la finalisation du projet ? S’ils restent au niveau actuel, le projet est rentable, et en 2 ans nous aurons récupéré notre investissement », précisera le ministre. D’où l’importance, pour lui, d’accélérer la mise en oeuvre du gazoduc transsaharien. « Je pense que dans ce domaine, il faut une vision. Nous avons une vision, une coopération et une volonté commune pour le réaliser. Il faut qu’on accélère », ajoutera Chakib Khelil. Les incidences de la réalisation du gazoduc ne se limiteront pas seulement, selon Hocine Chekired, aux trois pays concernés.

« Les pays voisins bénéficieront des impacts de la réalisation. Il y a aura des incidences sur le développement de la région en matière de production ou de distribution de gaz et d’électricité qui seront assurées », relèvera-t-il. Le gazoduc transsaharien s’inscrit, selon les spécialistes, dans une vision de développement durable de l’Afrique et des pays concernés. Le coût d’investissement global est estimé entre 7 et 8 milliards de dollars.

Par Samar Smati, quotidien-oran.com