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S. Msalha, pdg de RIEMA :"Je suis palestinien, arabe et musulman sunnite".

dimanche 10 octobre 2004, par Hassiba

Le Soir d’Algérie : M. Msalha, un député du parti El Islah, M. Hacène Laribi, en l’occurrence, vous accuse d’être à la tête d’un vaste réseau occulte de collecte et d’exportation de déchets de métaux ferreux et non ferreux. Etes-vous bien la personne présentée par ce parlementaire ?
Saïd Msalha : Ma réponse sera simple et très courte. L’affaire citée par ce député remonte à la période 1994-2000 alors que je n’étais pas en Algérie. Ma première visite en Algérie date du 10 janvier 2002. Avant cela, je ne connaissais pas ce pays.

Ce parlementaire vous accuse d’être de nationalité israélienne et d’exporter vers l’Etat hébreu une grande partie des métaux collectés en Algérie...
Je suis palestinien, arabe et musulman sunnite. Et je suis bien évidemment contre l’Etat d’Israël. Comment un Palestinien dont le fils a été blessé durant la deuxième Intifada, en mai 2002, pourrait s’engager dans une telle affaire ? Je suis palestinien d’origine et français de nationalité et je n’ai rien à voir avec ces accusations.

M. Laribi a présenté à la presse une copie de votre passeport israélien qui a été scanné alors que vous étiez en Turquie. Ce document existe-t-il ?
C’est un faux document qui n’a rien à voir avec moi.

Le trafic dont vous seriez coupable vous rapporterait des millions de dollars. Cet argent ne ferait pas l’objet d’un rapatriement en Algérie comme le stipule la législation...
Non, c’est faux. Notre activité a débuté le 20 février 2002. Jusqu’au 6 octobre 2004, nous avons exporté plus de 30 millions de dollars de déchets ferreux. La totalité de ce montant a été rapatriée à la Banque Centrale, nous avons les documents justificatifs.

Parlez-nous de votre société, la RIEMA.
La société RIEMA est spécialisée dans l’exportation des métaux ferreux. Nous n’exportons pas de métaux non ferreux. Nous avons créé une autre société, l’Algéro-Turque du Fer, ATF. C’est une société de droit algérien, dont le siège social se trouve à la zone industrielle Pont-Bouchet, El-Hadjar, dans la wilaya de Annaba. Son capital social est, quant à lui, de 50 millions de dinars. L’ATF sera spécialisée dans la fabrication de rond à béton et de cornières à chaud. Le coût total de cet investissement est de 20 millions de dollars. 60 % de ce projet est déjà réalisé et je vous invite à le visiter. L’ATF emploie 98 travailleurs actuellement et prévoit de créer un total de 400 postes de travail. Croyez-moi, lorsqu’une personne veut magouiller, elle le fait pendant une ou deux années puis elle fait en sorte de quitter le pays le plus vite possible. Une telle personne n’investit pas 20 millions de dollars dans un projet, n’achète pas un terrain de 7 hectares en toute propriété dans une zone industrielle. Un escroc pourrait-il faire une chose pareille ?

Revenons un peu à l’affaire de Annaba, un des principaux dossiers présentés par Hacène Laribi. En juillet 2003, un navire transportant une de vos cargaisons avait été bloqué par les services des douanes de ce port. Cette cargaison était interdite de quitter le territoire national car vous n’auriez pas rapatrié la somme de 4 millions de dollars résultant d’opérations d’exportations ultérieures. Le député d’El Islah affirme que votre navire a pu reprendre la mer grâce à l’intervention d’un "haut responsable" algérien qui aurait bénéficié de 100 000 dollars. Que répondez-vous à ces graves accusations ?
C’est faux, faux et encore faux. En juillet 2003, nous avions un problème à Annaba avec un navire qui chargeait 770 tonnes de ferraille. Suite à une observation des douanes faisant état de non-rapatriement de devises, je suis revenu à Alger pour rapporter tous les justificatifs qui ont ensuite été présentés à la Banque centrale, au contrôle de change, aux douanes et au liquidateur de la Banque Khalifa. Les documents prouvent que j’avais bien rapatrié 11 millions de dollars. Après quoi, le navire a pu quitter le bord et je continue de travailler jusqu’à aujourd’hui, sans aucun problème et sans aucune intervention. Je présenterai prochainement ces documents. Il n’y a aucune intervention, aucun dollar de payé. Je n’ai fait qu’appliquer les lois.

Votre principal accusateur déclare que vous êtes interdit de séjour dans certains pays européens, en Turquie et également en Tunisie car vous y êtes poursuivi en justice pour escroquerie et infraction à la législation du commerce...
(Rires)...Tout ceci est faux. Je suis français et j’étais il y seulement deux semaines en France. Je suis totalement libre et n’ai aucun problème. Dernièrement, j’ai fait valider mon casier judiciaire français par le ministère de la Justice algérien, je compte d’ailleurs en envoyer une copie à la presse dès le début de la semaine prochaine. Je répète que je n’ai jamais été condamné de ma vie, dans quelque pays que ce soit.

Alors, comment expliquez- vous cet acharnement ?
Il y a une rude concurrence dans ce créneau. Je dois dire que je dérange beaucoup de personnes car, pour ma part, je travaille dans la légalité. Voilà pourquoi ils tiennent absolument à m’écarter pour qu’ils puissent poursuivre leurs magouilles. De fausses informations sur mon compte ont été données à ce parlementaire et je crois qu’il est une victime de ce groupe de personnes. Il a été manipulé.

Qui est Saïd Msalha
"Il y a des secrets dans chaque vie. Je dirais simplement que j’ai quitté clandestinement la Palestine en 1982. J’étais obligé de partir de mon pays pour fuir la situation provoquée par Israël. Je me suis installé en France où j’ai fait la connaissance d’une amie française. Je possède des biens en France, mais j’éviterais de dire ce que je détiens exactement. Mon fils vit également dans ce pays, il est d’ailleurs marié à une Algérienne. Je réside actuellement en Algérie pour gagner mon pain quotidien."

Rar Tarek Hafid, Le Soir d’Algérie