Accueil > SANTE > Saidal peine à vendre son insuline en Algérie

Saidal peine à vendre son insuline en Algérie

jeudi 7 décembre 2006, par Rédaction

L’insuline produite par Saidal en Algérie semble avoir du mal à trouver des acheteurs parmi les hôpitaux et professionnels de la pharmacie, après les propos du ministre de la santé qui jugeait le médicament peu fiable, un avis que dénonce le PDG de Saidal, Ali Aoune.

insuline de saidal se vend mal en Algérie

Ali Aoune n’admet pas, « qu’en 2006, des responsables utilisent le vocable de bon ou du pas bon ». Les déclarations de Amar Tou semblent avoir laissé une grande amertume chez le PDG du groupe pharmaceutique parce que, dit-il, « elles nous mettent mal à l’aise et dans la gêne vis-à-vis de nos clients arabes et africains et peuvent entraîner quelques problèmes avec eux ». Aoune est moins peiné de préciser un tel état de fait « parce qu’avec les pays clients, on peut régler cela ». Mais il l’est vraiment quand il rappelle que « le peu de confiance qui a été rétabli entre Saidal et le citoyen risque de connaître quelques perturbations ». Il y a aussi, selon lui, « le risque de remise en cause de toute la politique du générique du gouvernement que nous sommes en train de mettre en place » en Algérie. Aoune préfère cependant l’optimisme et déclare : « je reste confiant, Saidal est un produit de la collectivité locale, nous nous devons de le défendre ».

La production par Saidal de l’antiviral susceptible de stopper le H5N1, le virus de la grippe aviaire, est cet autre dossier qui fait réagir Aoune avec fermeté. « En accord avec le patriotisme économique qui nous anime au niveau de Saidal et avec l’appui du gouvernement, nous avons mis les moyens à la disposition de nos équipes pour le fabriquer. Nous avons commencé à travailler sur ça en juillet et août 2005. En janvier 2006, nous avons signé un contrat de licence et de fournitures avec un partenaire indien ». Il tient à faire remarquer que cet antiviral « est le plus banal et existe depuis plus de dix ans ». Ces rappels, Aoune les veut comme points de repères pour situer un conflit -de plus - qui remettrait en cause jusqu’à la crédibilité de la décision des gouvernants. L’initiative de Saidal de produire l’antiviral répond, selon lui, à l’instruction émise aux différents pays par l’OMS de détenir un stock de sécurité en la matière. « Nous en avons produit 50.000 doses mais l’Algérie a besoin de 7 millions », précise-t-il.

L’on rappelle que le ministre de la Santé a eu à déclarer que l’Algérie a importé les quantités nécessaires. « Je ne veux pas entendre ce genre de déclarations », lance Aoune en arborant un sourire. « Deux millions de boîtes ont été importées mais leur arrivée est reportée aux calendes grecques », nous susurre un des cadres de Saidal. Aoune va avec précision au fond du problème. « Nous avons lancé le produit et nous l’avons proposé à la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), nous attendons toujours la réponse mais nous avons compris que la PCH ne voulait pas constituer un stock à partir de notre produit, nous avons alors décidé de le mettre au niveau des officines mais là encore, nous avons eu un problème, la commission de la CNAS ne l’a pas retenu comme produit remboursable. Nous avons alors émis un recours avec la preuve que ce produit est remboursable en France - notre référence c’est bien la France - et nous avons démontré son efficacité », explique-t-il.

Synthèse de Mourad, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran