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Scandale à Mobilis

mercredi 10 novembre 2004, par Hassiba

L’entreprise de téléphonie mobile, Algérie Télécom, vit un véritable malaise et ce, suite à une série de scandales qui l’ont sérieusement ébranlée.

L’affaire, selon nos sources, est actuellement entre les mains de la justice et concerne d’abord des employés, à différents niveaux, d’Algérie Télécom et de Mobilis, mais aussi des personnes étrangères à ces deux entreprises. Chettih et Achaïbou, respectivement anciens P-DG d’Algérie Télécom et de Mobilis ainsi que plusieurs autres personnes ont déjà défilé devant le juge d’instruction, avons-nous appris. Outre huit personnes placées sous mandat de dépôt, quatre décisions de la liberté provisoire et trois placements sous contrôle judiciaire ont déjà été signifiés.

Mais depuis, certaines personnes écrouées ont été libérées. Les griefs retenus portent sur la mauvaise gestion, le détournement de deniers publics et association de malfaiteurs. Le nombre de personnes à auditionner dans cette affaire serait de 120, croit-on savoir.

Genèse de l’affaire

Des citoyens, surpris de recevoir des factures de téléphone avec des montants faramineux allant jusqu’à plus de deux cents millions de centimes, sont allés se plaindre à la police. Nos sources évoquent un nombre de dix-sept personnes qui ont toutes certifié n’avoir jamais demandé de ligne téléphonique. Sur la base de ces plaintes, et après plusieurs mois d’investigation, les services de police ont mis à nu plusieurs affaires de malversation mettant directement en cause les deux entreprises publiques citées ainsi que d’autres personnes qui leur sont étrangères, mais qui sont impliquées.

Il reste à élucider comment l’identité des plaignants, qui ont reçu des factures téléphoniques extravagantes, a été usurpée et des contrats fictifs établis en leur nom entraînant un préjudice financier de l’ordre de plusieurs milliards de centimes ?

Renseignement pris, il s’avère que le secteur des télécoms cité plus haut n’est pas à son premier scandale.
Plusieurs autres affaires de malversation ont été enregistrées. Ainsi, quatre receveurs de bureau de poste sont inculpés de détournement des redevances téléphoniques des abonnés, au détriment du Trésor, comme il était d’usage avant que Mobilis ne devienne société par actions (SPA). Nos sources ajoutent, par ailleurs, qu’il y a plus d’un mois, le centre Actel d’Hussein-Dey (centre d’entretien technique) a connu des perturbations pour piratage de lignes.

Pas moins de huit personnes se sont retrouvées derrière les barreaux pour ces pratiques longtemps niées par l’administration des postes. Idem pour l’agence de Larbi-Ben-M’hidi où des agents ont piraté des lignes en usant de la formule conférence à trois.

Selon l’avis des spécialistes du secteur, ces scandales ont eu le mérite de mettre à nu les limites dans la gestion de cette entreprise qui aurait dû se prémunir contre ces tricheries et autres arnaques qui nuisent à son image de marque. Un seuil minimum aurait dû être fixé pour éviter que des redevances d’abonnés mauvais payeurs n’atteignent des sommes exorbitantes sans que le service technique prenne les dispositions qui s’imposent comme c’est le cas chez Djezzy et Nedjma. Des sources proches d’Algérie Télécom font état de la mauvaise gestion qui a caractérisé cette entreprise et qui remontent jusqu’à la période où le dossier de la téléphonie mobile était gérée par le ministère. L’arrivée de Chettih et Achaïbou à la tête d’Algérie Télécom et Mobilis n’a pas amélioré la situation, bien au contraire. à rappeler que ces deux derniers ont dû céder leur place pour motif de “mauvaise gestion”.
Contactés pour se prononcer sur le sujet, les P-DG d’Algérie Télécom et de Mobilis étaient en réunion importante à l’extérieur, selon leurs secrétariats respectifs.

Par Nabila Saïdoun, liberte-algerie.com