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Sonelgaz manque de 8500 agents

mercredi 30 mars 2005, par nassim

La Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz) manque de 8500 agents dans la distribution, soit plus de la moitié des effectifs de cette branche qui compte 12 250 agents.

Le déficit a été révélé, hier à l’hôtel Riyadh (Sidi Fredj), par le PDG de l’entreprise, Noureddine Boutarfa, à l’occasion de la création de la structure Société médecine du travail (SMT) et la signature d’une convention avec la Caisse nationale des retraites (CNR). Pour relever ce défi, M. Boutarfa a annoncé la mise en œuvre d’un « plan d’urgence » pour les 3 à 4 années à venir.

Depuis plus de dix ans, la demande a fortement augmenté alors que les moyens humains de l’entreprise n’ont pas suivi. Pis, ils ont diminué. De 1991 à 2004, les réseaux électrique et gazier ont doublé, passant respectivement de 119 000 km à 247 000 km et de 10 450 km à 26 500, alors que, pour la même période, les effectifs ont connu une baisse sensible, passant de 15 000 à 12 250. « Alors que nos infrastructures ont plus que doublé, nos effectifs se sont réduits de 18%, passant ainsi de un agent pour 8 km à un agent pour 22 km de réseau », a ajouté M. Boutarfa. Sonelgaz, qui emploie 18 999 personnes, a réalisé un chiffre d’affaires de 1 milliard de dollars pour l’exercice 2004. Si l’entreprise reste performante, peut-elle pour autant se permettre d’accroître fortement sa masse salariale ? La charge sera-t-elle supportée par les consommateurs ? D’autant qu’avec un autofinancement à hauteur de 30%, elle doit lancer deux emprunts obligataires courant 2005 pour financer ses investissements. Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, a félicité Sonelgaz pour avoir mené une restructuration « sans heurts » avec le partenaire social, précisant que le rôle de l’Etat se limitait à « fournir la garantie d’un environnement ».

La création de la SMT, une société à but non lucratif, entre dans le cadre de « la libération des énergie » et de « l’autonomie », a indiqué le ministre. Sonelgaz participe à hauteur de 2 millions de dinars dans le capital de la SMT, fixé à 5 millions de dinars. Le reste est détenu par ses filiales. La « sous-traitance » de la médecine du travail, une première en Algérie, devrait assurer la pérennité et l’indépendance de cette prestation. Relevant les conditions pénibles et dangereuses dans lesquelles exercent les agents de Sonelgaz, M. Boutarfa a précisé que les dépenses de la SMT seront réparties « au prorata des effectifs de chaque filiale en attendant une meilleure maîtrise de la gestion et la possibilité de facturer à ces filiales les coûts réellement engagés pour chacune d’elles ». S’agissant de la convention signée entre le PDG de Sonelgaz et celui de la CNR, M. Beldjoudi en l’occurrence, celle-ci prévoit la mise en place d’antennes de Sonelgaz au service de la caisse des retraites. Ces antennes auront pour mission une instruction et une liquidation plus rapide des dossiers. La convention donne la compétence à l’antenne CNR d’opérer les retenues au titre de la contribution à la mutuelle. La convention prévoit également le maintien, à titre transitoire, de l’antenne d’entreprise située à la rue Ferhat Boussad (Alger). M. Beldjoudi a déclaré que les retraités nécessitent « une très bonne prise en charge ». Enfin, il a été procédé à la signature du budget alloué aux œuvres sociales de Sonelgaz, arrêté à 60 milliards de centimes. La convention prévue entre l’entreprise et la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) n’a pu être signée, en raison d’un problème de calendrier, a-t-on justifié.

Par Hamiche Amar, elwatan.com