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Tahar Djaout assassiné le 26 mai 1993

mardi 18 mai 2004, par Hassiba

Le 26 mai 1993, le poète algérien Tahar Djaout était victime d’un lâche attentat. Les assassins avaient visé la tête pour ne lui laisser aucune chance de s’en sortir indemne.

Dieu ! le bruit que fait sur terre un poète qu’on tue. La venue au monde de Tahar coïncida avec le déclenchement de la Révolution armée algérienne. C’était un 11 janvier 1954, à Azeffoun, en Grande-Kabylie. Djaout a fait à la fois des études en mathématiques (licence à l’université d’Alger) et en sciences de l’information et de la communication (DEA à l’université de Paris II).
Il commença à écrire très jeune. Tahar publia son premier poème au Journal des poètes (Bruxelles) en janvier 1972. Il contribua à de nombreuses revues telles que Action poétique, Le Fou parle, Poésie ainsi que beaucoup d’autres. Ce grand poète algérien a écrit, entre autres, des recueils de poésie comme Solstice barbelé.

En 1975, Djaout exerce déjà en tant que journaliste à l’hebdomadaire Actualités de l’émigration. Il travaillera aussi à la rubrique culturelle d’El Moudjahid puis passera à Algérie Actualités et finira directeur, en 1992, de l’hebdomadaire indépendant disparu des étals Ruptures. Après L’Arche à-vau l’eau en 1978, notre grand poète écrivain écrit Insulaire et Cie en 1980 et L’Oiseau minéral en 1982, Tahar Djaout nous laissa aussi une anthologie poétique sous le titre Les Mots migrateurs et un livre-entretien avec feu Mouloud Mammeri. Il a aussi à son actif plusieurs romans dont L’Exproprié en 1984, Les Chercheurs d’os en 1984 aussi, L’Invention du désert en 1987, et Les Vigiles en 1991 qui lui valut le prix Méditerranée.
On attribue à Tahar Djaout un roman posthume sous le titre Le Dernier été de la raison.

Parmi ses écrits, on retrouve des nouvelles telles que Les Rets de l’oiseleur en 1984. Pour la mère du poète, Zineb Djaout : « Ma vie s’est brisée un mercredi matin. » Ferroudja, la femme de l’écrivain, déclara : « Je ne pardonnerai jamais aux assassins de mon mari. » Les deux petites filles de Tahar, Nabila et Nabiha, restent inconsolables. L’espoir de voir le rêve de Djaout concrétisé demeure. Le poète décède à l’hôpital des suites de ses blessures un 2 juin 1993, le deuxième jour de l’Aïd El Kébir. Son idéal d’amour et de liberté pour une Algérie démocratique et moderne vivra toujours en nous.

Par Toufik Boucif (Mila), Le Matin