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Trêve fragile entre le Hamas et le Fatah à Gaza

mardi 19 décembre 2006, par Ahlem

Les militants du Hamas et du Fatah n’ont pas respecté la trêve à Gaza et les combats meurtiers se poursuivent depuis l’annonce par Mahmoud Abbas de l’organisation d’élections anticipées.

Affrontements entre les militants du Hamas et le Fatah à Gaza

Alors qu’un cessez-le-feu est censé être observé depuis lundi matin par les factions palestiniennes rivales, un policier du Hamas a été tué et 11 autres personnes ont été blessées dans une fusillade survenue à l’entrée ainsi qu’à l’intérieur du complexe de l’hôpital Chifa, principal établissement de Gaza, ont rapporté témoins et activistes.

La confrontation a éclaté quand des policiers du Hamas ont tenté d’arrêter des agents des forces de sécurité, membres des services de renseignement fidèles à Abbas, qu’ils soupçonnent d’avoir pris part à d’autres combats. Un accrochage a également été signalé aux abords du siège des services de renseignement, contrôlés par le Fatah, après un tir de grenade par des activistes du Hamas, a-t-on appris de source proche des services de sécurité.

Si aucun des deux camps n’a proclamé la fin de la trêve annoncée dimanche soir, fusillades et enlèvements se sont poursuivis dans la bande de Gaza. La plupart des otages ont ensuite été échangés. La situation alimente les craintes d’un basculement des Palestiniens dans la guerre civile en raison des tensions persistantes entre le Hamas et le Fatah, depuis la victoire du mouvement islamiste face à l’organisation nationaliste aux élections législatives de janvier.

La rivalité politique s’est traduite sur le terrain par une difficile cohabitation entre les services de sécurité restés fidèles au président Mahmoud Abbas, du Fatah, et les forces gouvernementales mises sur pied par le Hamas après son accession au pouvoir en mars. Les violences ont finalement totalement explosé après l’annonce samedi par Abbas de son intention de convoquer des scrutins présidentiel et législatifs anticipés. Elles ont fait au moins trois morts et 20 blessés dimanche.

Le président a annoncé la tenue d’élections anticipées en raison du blocage des négociations entre le Fatah et le Hamas sur la formation d’un gouvernement d’union. Il s’est toutefois dit prêt lundi à envisager la formation d’un tel cabinet d’experts, censé aboutir à la levée des sanctions financières occidentales décidées après l’arrivée au pouvoir du Hamas. Le mouvement islamiste rejette les conditions posées par la communauté internationale pour un dialogue avec son gouvernement : reconnaissance d’Israël et des accords passés entre Israéliens et Palestiniens et renoncement à la violence.

Khaled Méchaal, chef du Hamas en exil en Syrie, a une nouvelle fois jugé illégal l’appel d’Abbas à des élections anticipées. Il a prévenu que son mouvement prendrait des initiatives concrètes pour empêcher la tenue de ces scrutins, par le biais d’une "pression pacifique, populaire et non par la violence", a rapporté la BBC. Se faisant le porte-voix des Occidentaux, le Premier ministre britannique, Tony Blair, a invité lundi la communauté internationale à soutenir rapidement "les modérés", c’est-à-dire Abbas, dans leur bras de fer face au Hamas.

Synthèse de Souad
D’après Reuters