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Une Algérie riche, des Algériens pauvres

mardi 16 janvier 2007, par Bilal

Malgré la bonne santé financière de l’Algérie, le pouvoir d’achat des Algériens moyen n’a pas connu de hausse signficative.

Un marché de fruits et légumes en Algérie.

Les colonnes des journaux privés sont toujours là pour témoigner des cris lancés par des citoyens, souvent jeunes, qui se sentent livrés à eux-mêmes : les uns sont prêts à fouler leur “nif” pour vivre fastueusement dans “une Algérie riche” ; les autres, confrontés à la misère, à la cherté de la vie et au chômage, désirent s’installer à l’étranger ou s’en vont chercher plusieurs emplois dans le secteur informel. Mais, gare à ceux qui refusent de céder au chant corruptible des sirènes, car ils seront marginalisés et susciteront, en général, de la méfiance ou de l’hostilité.

Qu’en pensent les spécialistes ? D’après eux, la tendance à la corruptibilité et à son extension était “prévisible” en Algérie, un pays tiers-mondiste et en développement. Mais, ils la motivent par “la baisse du pouvoir d’achat”, davantage affectée par la dévaluation de la monnaie nationale, et “le désengagement de l’État” par rapport à des secteurs jugés longtemps essentiels. D’aucuns en arrivent à dire qu’il est difficile pour le citoyen ou le fonctionnaire de résister, dans une atmosphère “d’abandon par l’État de ses serviteurs les plus intègres”. Fatiha Talahite, chercheur au CNRS à Paris, estime que dans une nation, qui traverse une période qui “n’est ni une transition franche à l’économie de marché ni celle d’un dirigisme économique assumé”, la corruption n’est pas la seule en cause. En d’autres termes, d’autres “questions fondamentales” exigent d’être analysées.

Pour le cas algérien, des sujets décisifs, liés aux choix nationaux à adopter, à la séparation des pouvoirs, et à l’ouverture réelle des espaces d’expression, doivent être examinés sereinement, afin de créer de nouveaux mécanismes régulateurs plus adaptés au contexte local et mondial. Et pour mieux renforcer le dispositif de lutte contre la corruption en Algérie, mis en place durant l’année 2006. La corruption n’est pas une mince affaire. Elle exige une dynamique nationale et citoyenne, et implique à la fois les institutions du pays, la société civile et les médias. Un pas important vient d’être franchi en Algérie, mais la bataille se poursuit. Pour preuve, la justice, pierre angulaire de l’œuvre d’assainissement et de moralisation, est déjà engagée dans un processus de réformes et de formation, en vue de conquérir son indépendance.

Synthèse de Billal, algerie-dz.com
D’après Liberté