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Vers une OPA d’Enel sur Suez ?

mardi 14 mars 2006, par Rédaction

Une OPA de l’italien Enel sur le français Suez reste possible, faute d’accord politique entre la France et l’Italie.

Gérard Mestrallet, PDG de Suez, opposé au projet d’Enel.

Les ministres français et italien de l’Économie et des Finances ont discuté du dossier la veille à Bruxelles en marge de l’Eurogroupe, mais sans parvenir à aplanir leurs divergences, et le ministre italien de l’Industrie Claudio Scajola a déclaré mardi que son gouvernement étudiait la possibilité d’une offre d’Enel sur Suez.

"L’État, qui est le principal actionnaire (d’Enel), est en train d’évaluer si une offre de reprise pourrait consister une opération utile et pratique. L’évaluation est en cours", a-t-il dit. Son collègue à l’Économie, Giulio Tremonti, s’est montré plus prudent, mais tout en soulignant qu’Enel défendrait sa position. "Nous ne devons pas mélanger nos activités de gouvernement et celles d’actionnaire", a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse après une réunion de l’Ecofin.

Le rapprochement annoncé par le gouvernement français entre Suez et le groupe public Gaz de France a irrité le gouvernement italien qui y a vu une manoeuvre pour faire obstacle à une offre éventuelle d’Enel sur Suez. Il a également suscité des critiques dans le reste de l’Europe, le projet Suez-GDF étant dénoncé comme une réaction protectionniste, ce dont la France se défend.

Selon les observateurs du secteur, Enel espérait que Tremonti parvienne à un accord politique qui aurait permis à l’électricien de racheter à titre amical Electrabel, filiale belge de Suez dont ce dernier détient 100% et qu’il ne veut pas céder. Enel, dont le Trésor italien contrôle 32% environ du capital, a fait part le mois dernier de son intérêt pour Electrabel. Il espérait faire l’économie d’une OPA hostile sur la maison mère de l’électricien belge, une opération coûteuse que les analystes estiment à 47-48 milliards d’euros.

Synthèse de Rayane
D’après Reuters