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Adoption la loi de finances 2005 en Algérie

jeudi 30 décembre 2004, par Hassiba

Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a signé hier la loi de finances 2005. La loi avait été adoptée en novembre dernier par l’APN puis par le Conseil de la nation. La loi de finances 2005 sera un tournant dans la politique budgétaire de l’Algérie, avait promis le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou.

Un resserrement des dépenses publiques en essayant d’appliquer une croissance zéro et une augmentation du recouvrement des recettes sont les deux lignes forces que veut imprimer le gouvernement pour 2005. Pour cela, plusieurs mesures ont été adoptées.

Elles visent notamment à alléger les charges sociales du budget de l’Etat, réduire les charges parafiscales sur les entreprises, développer le marché de l’immobilier et celui du logement locatif et intensifier la lutte contre la fraude fiscale. Il est prévu aussi que le Trésor public prenne en charge, par un prélèvement d’un montant annuel de 35 milliards de dinars sur le budget de l’Etat, les déficits des entreprises publiques économiques (EPE) déstructurées ou insuffisamment performantes. « Au cours des dernières années, les EPE [mécanique, électricité, textile, agroalimentaire] ont produit en permanence des déficits. La plupart des EPE dont on a accepté le financement par découvert n’ont pas respecté leurs échéanciers.

La somme des rachats par le Trésor public des dettes des entreprises publiques est de 26 milliards de dollars. A ce titre, la banque doit prendre ses responsabilités », avait expliqué M. Benachenhou. Cette mesure est cependant accompagnée de la récupération par l’administration des domaines des terrains occupés par les entreprises publiques économiques (EPE) et non objectivement nécessaires à leurs activités. Une mesure controversée car réduisant d’autant les actifs de ces entreprises et rendant plus difficiles leurs équilibres comptables. La loi de finances a instauré le Fonds de soutien à l’investissement pour l’emploi (FSIE). Ce fonds a pour objet la participation des travailleurs au financement des PME et sera géré par, entre autres, l’UGTA.

Autre mesure visant la création de l’emploi et des PME : la réduction du versement forfaitaire (VF) qui passe de 2% actuellement à 1% en 2005.Le marché de l’immobilier connaîtra aussi un aménagement dans sa fiscalité. Ainsi, une baisse de 15 à 10% de la taxe sur la plus-value réalisée sur la vente d’un logement est prévue et une réduction de 10 à 7% de l’impôt sur le loyer des logements ainsi que l’exonération de la location des logements aux étudiants.

Cependant, deux mesures ont été reconduites par le Parlement et ont suscité divers commentaires : la reconduction de l’importation des véhicules de tourisme d’occasion de moins de trois ans et l’interdiction d’importation des vins. Les différents ministres concernés, le chef du gouvernement, le président du Conseil de la nation et, dernièrement, le président de la République ont critiqué, chacun à sa façon, la reconduction par le Parlement de mesures jugées « populistes ». Le budget de l’Etat est calculé sur la base d’un baril à 19 dollars et de 78 dinars pour un dollar. L’année 2005 sera aussi celle du lancement du plan quinquennal doté de 50 milliards de dollars. Mais l’aisance financière que connaît l’Algérie ne devrait pas constituer un frein aux réformes nécessaires à la relance de l’économie algérienne.

Par Amine Echikr, La Tribune