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Dette extérieure de l’Algérie : Une soutenabilité à consolider

lundi 21 mars 2005, par Hassiba

A la fin 2004, l’encours de la dette extérieure à moyen et long terme de l’Algérie a bien diminué pour se situer à un niveau de 21,4 milliards de dollars contre 23,2 milliards de dollars à fin 2003, soit une baisse de 1,8 milliard de dollars (c’est-à-dire une décroissance de 8%).

La réduction de l’encours de la dette à moyen et long terme en 2004, malgré un effet de valorisation (effet de taux de change) de 0,9 milliard de dollars et une mobilisation de crédits de 1,8 milliard de dollars, a bien contribué à la diminution de la vulnérabilité de l’économie nationale au choc externe. A fin 2004, les crédits de rééchelonnement et les crédits multilatéraux totalisent 72,8% (soit près de trois quarts) de l’encours de la dette extérieure à moyen et long terme de l’Algérie.

La structure de la dette extérieure à moyen et long terme à fin 2004, selon les devises, montre que la dette en euros devient prépondérante pour atteindre 39,9% pendant que la part en dollars se maintient à 39%. La structure de la dette extérieure à moyen et long terme est en phase avec la structure des réserves officielles de change depuis 2003. En effet, la gestion prudente des réserves officielles de change par la Banque d’Algérie a permis de bien atténuer l’effet négatif sur l’économie nationale de l’envolée de l’euro par rapport au dollar ces deux dernières années. Cela a donc renforcé la soutenabilité de la dette extérieure. De plus, l’amélioration du niveau du ratio dette/produit intérieur brut, qui a reculé à 26,4% en 2004, alors qu’il était de 58,9% en 1999 et 35,03% en 2003, constitue un indice additionnel de la bonne soutenabilité de la dette extérieure.

Cela est confirmé par le recul du ratio dette publique (externe et interne)/produit intérieur brut qui est de 37% en 2004, c’est-à-dire inférieur à 40%, norme internationale admise comme référence pour la soutenabilité de la dette publique (externe et interne). Il importe de souligner que ce niveau de soutenabilité de la dette publique (externe et interne), atteint en 2004, est un acquis pour la viabilité des finances publiques, à mesure que l’impulsion budgétaire à la croissance économique reste nécessaire à moyen terme.Par ailleurs, le service de la dette (hors remboursements anticipés de 1,2 milliard de dollars) s’est stabilisé pour se situer à 4,440 milliards de dollars en 2004.

Le ratio du service (hors remboursements anticipés) de la dette extérieure s’est bien amélioré en 2004 pour se situer à seulement 12,6% contre 17,7% en 2003 et 21,68% en 2002. Il importe de rappeler que ce ratio était passé de 47,5% en 1998 à 39,05% en 1999. Le ratio du service de la dette extérieure sur les exportations, qui est donc tombé à 12,6% en 2004, exprime bien aujourd’hui la soutenabilité de la dette extérieure de l’Algérie, d’autant plus que le niveau des réserves officielles de change est monté pour atteindre 43,1 milliards de dollars à la fin de l’année 2004 alors qu’il n’était que de 4,4 milliards de dollars à la fin de l’année 1999. Cette solidité marquée de la position financière extérieure de l’Algérie constitue le principal ancrage de la viabilité à moyen terme de la balance des paiements. Tout cela milite en faveur d’une réduction additionnelle et soutenue de l’encours de la dette extérieure de l’Algérie pour asseoir une croissance économique forte et durable, car le développement de l’épargne intérieure depuis l’année 2000 est déjà appréciable et peut largement accompagner les investissements productifs et contribuer à la poursuite de la maîtrise de l’inflation.

Par Mohammed Tahar Bouhouche,
latribune-online.com


* Directeur de l’organisation et de la communication, Banque d’Algérie.