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Cevital et Gexima intéressés par l’Enasucre

mardi 3 mai 2005, par Stanislas

L’entreprise Enasucre pourra désormais souffler pendant peut-être deux ans et continuer son activité de production de sucre à la faveur de l’ouverture des plis pour la mise en concession suivant la formule de processing de ses installations. Sur les huit cahiers de charge retirés, seuls deux offres ont été déposées à la date limite du 30 avril passé. L’une émane du groupe Cevital et l’autre de la SARL Gexima.

Le contrat proposé par l’Enasucre n’est pas déterminé dans la durée mais à partir de la quantité proposée au raffinage. 300.000 tonnes de sucre roux, avec une capacité de production de 12.000 tonnes par mois, le contrat s’étalera normalement sur une durée d’un peu plus d’une année.

Le groupe Cevital offre 3.905 dinars la tonne en hors taxes. En TTC, cela donne 4.568,85 dinars. Avec la précision que la production sera de 264.000 tonnes, étant donné que le rendement se situe approximativement à 88% du brut. L’offre globale du groupe de Rebrab est donc de 1.030.920.000 dinars. La seconde offre se rapproche de la première. Gexima offre 3.700 dinars la tonne de sucre blanc produite en hors taxes et son offre globale est de 1.110.000.000 dinars. Dans une ambiance emprunte de transparence, les deux soumissionnaires, les observateurs et les membres de la commission des plis ont été satisfaits de la procédure. Une autre commission se réunira pour étudier les offres et faire leur évaluation afin de déterminer la société qui sera retenue.

Le contrat devra débuter vers la rentrée, au mois de septembre, a précisé le directeur de l’entreprise, qui explique ce délai par les nécessités pour l’entreprise retenue de se préparer.

Par ailleurs, le groupe Cevital a présenté une variante à long terme de son offre. Une seconde offre dans laquelle il propose le partenariat, une entrée dans le capital de l’Enasucre. « Une participation minoritaire dans le groupe », est-il mentionné dans l’offre. Cela sachant que le groupe Cevital ne peut pas détenir la majorité de l’Enasucre au risque de se retrouver dans l’illégale position de monopole. En attendant le verdict de la commission d’évaluation, nous pouvons affirmer, à partir des chiffres des offres divulguées hier, que le groupe Cevital a toutes les chances de l’emporter. Mais la réussite de cette opération ne sera pas déterminante pour l’avenir de l’entreprise, qui reste précaire, malgré ses capacités de production de 80% à l’échelle nationale. Un responsable a expliqué au Quotidien d’Oran que le partenariat ou la privatisation de l’Enasucre est inévitable pour sa survie.

Et pour cause, à elle seule, l’entreprise ne peut assumer le processus de production en amont et en aval. Sa situation financière ne lui permet pas de s’approvisionner selon ses besoins et aux prix concurrentiels des bourses, étant donné qu’elle demeure tributaire des aléas bancaires inhérents aux entreprises déficitaires. Elle s’approvisionne donc à n’importe quel prix lorsque des crédits lui sont alloués. Ce qui engendre souvent des pertes. En aval, le topo est similaire. Assurant 80% de la production nationale, l’Enasucre ne peut cependant assurer la distribution de sa production.

Le même responsable a révélé que l’entreprise détient des créances cumulées avoisinant les 100 milliards de centimes. Des créances quasi certainement impossibles à recouvrer. L’on espère enfin au niveau de la direction trouver un partenaire définitif pour une prise de participation dans l’entreprise qui reste, selon les responsables, fiable malgré la vétusté de ses installations. Et l’on évoque avec regret l’échec de la prise de participation dans le capital de l’entreprise par le groupe Blanky. Echec dont personne à l’Enasucre ne connaît les raisons. « Et dire que nous avons travaillé sur ce dossier pendant une année et étions arrivés à l’ultime étape en décembre », indiquera avec amertume un cadre de l’entreprise.

Par Djilali B., quotidien-oran.com