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Alger : Les prix du sable et de l’acier explosent

mercredi 10 août 2005, par Rédaction

Le déficit en matériaux de construction à Alger, notamment le sable et l’acier, à fait exploser leurs prix ; déplorent les patrons des chantiers de travaux publics et de bâtiments de la capitale algérienne.

Les chantiers de bâtiments d’Alger souffrent du déficit en matériaux de construction.

A Alger, le matériau le plus touché dans cette pénurie depuis quelques mois reste particulièrement le sable. Etant habituellement extrait en grande quantité des oueds, rivières ou de la mer, le sable, produit indispensable à la construction s’épuise et son extraction anarchique provoque des atteintes graves à l’environnement et notamment les eaux souterraines et les nappes phréatiques. Initiée par le ministère des Ressources en eau, cette loi interdisant l’exploitation du sable d’oueds et de mer, accorde un délai de 2 ans aux investisseurs dans les sablières de se convertir dans les carrières et ce, pour ne pas pénaliser le secteur du BTPH.

Depuis le mois de mai dernier la tension sur le sable a provoqué une augmentation vertigineuse du prix de ce matériau indispensable à la construction, qui a vu passer en quelques mois le prix du chargement d’un camion d’une capacité de 2,5 tonnes à 2.000 voire 2.500 DA. La production du sable de concassage devrait conduire à terme à une augmentation considérable de l’offre en sable, mais cette mesure reste insuffisante.

Il faut préciser également que l’Algérie consomme une moyenne de 11 millions de tonnes de ciment/an et que pour un volume de ciment il faut 3 volumes de sable.

La tension sur le sable a provoqué l’arrêt de plusieurs chantiers de construction. Les wilayas du Centre : Alger, Blida, Boumerdès, Tipaza, Tizi Ouzou et Bouira souffrent particulièrement de la rareté du sable et tous les divers projets de construction de logements, du métro, de l’aéroport, du barrage... accusent des retards. Le chef du gouvernement pour pallier la pénurie du sable, a instruit les walis pour délivrer des autorisations provisoires de 3 mois renouvelables au profit de 4 entreprises : Cosider, Hydrotechnique, l’entreprise EBA et une entreprise chinoise chargée de la réalisation de l’aéroport d’Alger.

Il faut noter également que l’Algérie compte actuellement 750 unités d’extraction de granulats d’une capacité de production effective de 32 millions de tonnes/an. Une production jugée insuffisante par les experts. Le ministre des Travaux publics avait, lui-même, indiqué lors d’une sortie sur le terrain, que l’Algérie a un besoin de 50 millions de tonnes de granulat pour les cinq années à venir, précisant que les unités qui sont restées fonctionnelles activent dans la production de gravats. Mais le sable n’est pas le seul produit qui connaît une forte augmentation du prix, l’acier ou le métal ferreux et non ferreux a, lui aussi, accusé depuis cinq mois une forte augmentation selon des sources au niveau de Cosider. Et de préciser que les métaux ferreux et non ferreux réagissent comme dans une bourse et n’ont pas de période de hausse précise.

Dans ses rapports récents le CNAT (Centre national d’applications techniques) une sorte d’observatoire chargé de fournir tous les trois mois des données au ministère des Finances sur les matériaux de construction, indique néanmoins que le prix du ciment a connu une certaine stabilité depuis quelques mois autour de 5.000 DA la tonne. Cette stabilité du prix du ciment, qui avait en 2003 connu sa plus grande crise est due notamment à la présence en Algérie d’importantes unités privées de production de ciment qui viennent s’ajouter aux cimenteries nationales. C’est le cas notamment d’ACC appartenant au groupe Orascom et dont la première ligne de production installée à M’sila, opérationnelle depuis septembre 2003, produit 2 millions de tonnes par an. Une seconde ligne, qui est entrée en production ce mois, portera la production totale à 4 millions de tonnes.

Enfin, les entrepreneurs qui font face à des difficultés pour s’approvisionner en matériaux de construction doivent faire face aussi aux augmentations des produits de céramique, du carrelage et autres produits de finition.

Par Le Quotidien d’Oran