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Algérie-OMC : Reprise des négociations fin février

dimanche 16 janvier 2005, par Hassiba

Les chargés du dossier OMC se rendront à Genève fin février prochain pour reprendre les négociations multilatérales au titre du huitième round.

Le ministre du Commerce, Noureddine Boukrouh, en a fait l’annonce, jeudi 13 janvier, en marge d’une cérémonie de signature d’un accord sur la promotion et la protection réciproques des investissements entre l’Algérie et la Finlande.

Noureddine Boukrouh explique que la démarche de l’adhésion de l’Algérie à cette institution multilatérale se poursuit normalement. Mais, souligne-t-il, le parcours est long et dur et l’Algérie a fait de son mieux pour satisfaire aux conditions de l’accession. Au menu du huitième round, la protection des tarifs douaniers, entre autres questions. Le ministre du Commerce estime que l’Algérie ne peut pas rester sur des positions figées au sujet de la protection douanière. Aussi, avance-t-il, dans la nouvelle offre tarifaire qu’il propose, il y a des niveaux de droits douaniers qui vont être inférieurs à ceux pratiqués actuellement.

L’Algérie avait, à la faveur des rounds précédents, traité des contingents et tarifs douaniers, des subventions à l’énergie et à l’agriculture ainsi que des modalités touchant aux brevets, aux droits à la propriété intellectuelle et à la normalisation de la législation économique et financière du pays. Elle a également fait un point de situation des négociations bilatérales et multilatérales et présenté les derniers ajustements économiques. Elle a aussi discuté de l’accès aux marchés pour les marchandises et les services. Une lecture du rapport du groupe de travail chargé de l’adhésion de l’Algérie a été faite à la délégation algérienne, à Genève, lors du septième round. Le document s’est révélé « très positif ».

Avant d’arriver à ce septième round, l’Algérie a mené une série de négociations bilatérales, une phase qu’elle est sur le point de boucler, normalement. Elle a répondu à plus de mille deux cents questions posées par des membres de cette institution. Les questions concernent, de façon générale, le mode de fonctionnement de l’économie nationale et la législation qui la sous-tend. Cette législation, l’Algérie a promis à ses vis-à-vis de l’OMC de la mettre à niveau. Elle s’y est engagée. Aussi un chapelet d’ordonnances et de lois liées au commerce extérieur a-t-il été adopté. D’autres textes de loi le seront dans les mois à venir.

Est-ce suffisant ? Il est des dossiers qui fâchent, cependant, dans ces négociations. L’énergie et l’agriculture en est un. L’Algérie a essayé de placer haut la barre des taxes en rapport avec la protection de certains produits agricoles, un niveau de protection qui ne semble pas agréer des pays influents au sein de l’organisation comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande. Toujours sur la question agricole, l’interdiction de l’importation des boissons alcoolisées votée par le Parlement risque de peser sur la suite des négociations, à moins que le gouvernement en arrive à rectifier le tir dans la loi de finances complémentaires.

Au sujet de l’énergie, l’Algérie semble avoir réussi à mettre de l’ordre dans la structure des prix des produits pétroliers, en y introduisant un prix unitaire pour le gaz pour l’ensemble des industriels, une décision approuvée par le Conseil national de l’énergie. L’OMC reprochait à l’Algérie de pratiquer le double prix sur le gaz : un prix fort à l’exportation et faible sur le marché domestique. Sur ce dernier chapitre, il n’y pas que l’Algérie qui est concernée. Des pays comme la Russie, l’Iran ou encore l’Arabie saoudite se trouvent dans la même situation.

Par Youcef Salami, La Tribune