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Conséquences de l’adhésion de l’Algérie à L’OMC

lundi 12 avril 2004, par Hassiba

L’accession de l’Algérie à l’organisation mondiale du commerce (OMC) n’aura pas un impact particulier sur l’institution douanière.

C’est ce qu’a indiqué, hier, M. Sid Ali Lebib, directeur général des douanes nationales, lors d’une journée d’étude sur le management en économie ouverte, organisée à Alger par la direction générale des douanes en collaboration avec l’institut d’économie douanière et fiscale de Koléa. Plus explicite, il a noté que “l’ensemble des dispositions exigées par les différents accords de l’OMC existe déjà dans la législation douanière actuelle”.

Il a cité, à titre d’exemple, la reconnaissance de la valeur transactionnelle. Pour M. Lebib “l’accession à l’OMC permettra à l’Algérie de fixer d’une manière durable notre législation commerciale”. Concrètement, il s’agit, selon lui, de consolider ou de stabiliser le tarif douanier et de déterminer exactement les exceptions et restrictions dans l’offre générale sur les services.

Néanmoins, il y a la clause de la Nation la plus favorisée (NPF) qui reste encore à négocier avec les pays membres de l’OMC en vue de fixer les avantages octroyés aux unes et autres. Une disposition prévue, également, dans l’accord d’association signé en avril 2002 avec l’union européenne.

En évoquant cet accord, il a souligné que “1/3 des lignes tarifaires concernant les produits industriels seront démantelés dans les dix prochaines années, 15% seront démantelés dans cinq ans et le reste des produits sera démantelé sur une période de dix ans”. Il a soutenu, par ailleurs, que “les produits agricoles ne seront pas démantelés”. Il a estimé toutefois qu’il “est préférable de boucler les négociations avec l’OMC avant l’ouverture du nouveau cycle de négociations bilatérales de Douha, car les conditions d’accession seront beaucoup plus contraignantes”. Il a soutenu que “la douane algérienne a su faire sa mue ou sa réforme qui est actuellement en cours d’exécution et ce, en vu de devenir un véritable instrument d’accompagnement pour les investisseurs”.

Quant à M. Sid-Ali Boukrami, directeur général de l’institut d’économie douanière et fiscale, il a passé en revue le mouvement des investissements directs étrangers et sa relation avec la mondialisation économique. Il a affirmé que “l’Algérie a reçu près de 2,5 milliards de dollars en 2003 d’investissement dans le secteur pétrolier”. Ce qui est jugé “très important et significatif comparativement aux autres pays de la région”, dira-t-il. Pour M. Boukrami, “les flux technologiques et migratoires sont très importants dans le développement de l’investissement”.

Il a relevé, en effet, que “les USA consacrent 40,6% du PIB à la recherche et développement dont 52 milliards de dollars pour les produits pharmaceutiques”. Le Maroc a enregistré, selon lui, 3,8 milliards de dollars en 2003 de flux en devises émanant de la main-d’œuvre émigrée et devra recevoir 4 milliards de dollars/an pour la période 2004-2008. Il a révélé que “la firme américaine Pfizer a déposé près de 30 brevets pour les produits pharmaceutiques en Algérie, alors que Saïdal n’a déposé aucun brevet d’invention au niveau de l’Inapi”. Le professeur Gilles Guyot, président honoraire de l’université de Lyon, a affirmé que “la formation des élites managériales est un élément important puisque ces élites sont les vecteurs du changement”.

Pour appuyer ses propos, il a évoqué le cas de la Pologne qui a réussi sa transition d’une économie centralisée et socialiste vers une économie de marché. Son collègue Laïd Bouzidi, premier vice-président de l’université de Lyon estimera que “les nouvelles technologies de l’information sont un facteur déterminant dans le développement de l’économie en général et de l’entreprise en particulier”. Ce développement implique, indiquera-t-il, un bon traitement de l’information et une maîtrise de la communication. C’est pour cela qu’il a insisté sur la nécessité de former les managers aux nouvelles technologies de l’information et de réformer les structures organisationnelles de l’entreprise. Les nouvelles technologies de l’information englobent, ajoutera-t-il, l’internet, l’intranet, l’échange de données informatisées, la gestion électronique des documents et de la relation avec le client.

Nouvelle mouture du code des douanes
M. Sid Ali Lebib a déploré “l’absence d’interconnexion ou de coordination entre les différentes institutions impliquées dans la gestion du commerce extérieur”. Une lacune qui sera, désormais, prise en charge dans la nouvelle mouture du code des douanes. Il est complété, dit-on, par des dispositions tendant à le mettre en conformité avec la législation internationale, notamment les règles de l’OMC. Il s’agit essentiellement de l’introduction de la notion de règles d’origine, la clause NPF (nation la plus favorisée) et la création de la douane judiciaire.

F.Medjahed, Liberté