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Importer la pomme de terre pour casser la spéculation

Malgré une récolte reccord

dimanche 14 mars 2004, par Hassiba

Une hausse du prix de la pomme de terre due à la rétention provoquée par les intermédiaires, inquiète ces derniers temps, les consommateurs. Au point où le ministère de l’Agriculture a réagi en dénonçant la rétention des produits et menace de recourir à l’importation si jamais les spéculateurs ne libèrent pas le marché.

Une simple virée dans les marchés permet de constater l’effroyable hausse des prix qui touche à la fois les légumes et les fruits. La pomme de terre qui est un produit « refuge » pour les familles à faibles revenus, est passée de 32 à 42 Da le kilo, atteignant parfois les 50 Da. Dans certaines régions du pays la laitue est cédée à 50 Da le kilo alors que les fèves et les petits pois sont vendus entre 70 et 80 DA le kilo.

La pomme de terre, censée être à la portée de toutes les bourses est, aujourd’hui, classée parmi les produits de luxe. Or, cette hausse du prix est inexplicable, selon le conseil interprofessionnel de la pomme de terre, qui affirme la disponibilité du produit. « Les progrès enregistrés dans la filière et particulièrement l’amélioration des performances sont considérables (...), des niveaux de production jamais atteints par le passé : 1.700.000 tonnes en 2003 », indique le Conseil national de la pomme de terre, lors d’une réunion tenue le 11/03/2004 qui avait pour but d’examiner l’évolution du marché. Les responsables du conseil indiquent que la production d’« arrière saison » est estimée à près de 800.000 tonnes. Une quantité que les responsables du conseil jugent suffisante et qui peut couvrir, selon eux, les besoins du pays jusqu’à l’entrée en production de la « tranche saison » de fin avril à début Mai.

Les adhérents du conseil considèrent que la hausse a été provoquée par la rétention du produit : un procédé pratiqué par certains intermédiaires. « Les prix devraient retrouvés leur niveau habituel compte tenu de la disponibilité du produit », ont-il affirmé. En dernier ressort, le ministère de l’Agriculture menace de recourir à l’importation, si jamais cette hausse artificielle des prix est maintenue sur le marché. Les responsables du ministère disent qu’ils sont sur la défensive. « Nous suivrons avec intérêt l’évolution du marché et nous prendrons toutes les initiatives pour sauvegarder l’intérêt des producteurs et des consommateurs ».

M. Aziza, Le quotidien d’Oran