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Inflation des infractions bancaires en Algérie

lundi 25 octobre 2004, par nassim

L’institut d’émission enregistre 3 497 dossiers concernés par des irrégularités et 33 dépôts de plainte, selon une étude de la Banque d’Algérie.

La faillite d’El-Khalifa Bank et la liquidation de la Banque commerciale et industrielle d’Algérie (Bcia) ont eu des répercussions négatives sur les autres banques privées. C’est ce qui ressort du rapport sur l’évolution économique et monétaire pour l’année 2003 présenté, hier, par le gouverneur de la Banque d’Algérie à l’Assemblée populaire d’Algérie.

Une des conséquences de la mise en faillite de ces deux banques est la baisse de la part du marché bancaire (en termes de collecte de ressources et de distribution des crédits) des banques privées. Alors que parallèlement les banques publiques ont vu leur part augmenter. Au plan de la structure de l’activité globale du secteur, les banques publiques restent prédominantes avec 92,7% du total de l’actif des banques, en augmentation par rapport à l’année 2002 (87,5%). Au sein des banques publiques, la première banque représente 24,4 % du total de l’actif du secteur et la deuxième 18,8%. En ce qui concerne les banques privées, les deux premières (hors la Mutuelle d’assurance) représentent environ 2,1% du total de l’actif des banques. À fin 2002, le système bancaire se compose de trente institutions bancaires et financières, six banques publiques, dont la Caisse d’épargne, une mutuelle d’assurance agréée pour exécuter les opérations de banque, quatorze banques privées, dont une à capitaux mixtes, cinq établissements financiers, dont deux publics, deux sociétés de leasing, une banque de développement dont la restructuration est en cours et une banque privée agréée mais pas encore en activité. La Société de garantie des dépôts bancaires, souligne le rapport de la Banque d’Algérie, a procédé à l’indemnisation de quelque 45 000 déposants. L’opération se poursuit toujours, nous dit-on.

En 2003, relève le rapport, les inspecteurs de la Banque d’Algérie ont procédé à l’inspection de 35 000 dossiers au niveau des banques et établissements financiers. Cette inspection a donné lieu à l’établissement de 42 procès-verbaux relatifs aux infractions aux dispositions de l’ordonnance 22/96 sur le contrôle de change. 3 497 dossiers sont concernés par les infractions. Ce qui en fait constitue 10% des dossiers contrôlés. Les infractions se rapportent au non-respect du cadre réglementaire, au non-rapatriement et fausses déclarations. 33 plaintes ont été déposées auprès des instances juridiques compétentes. La Banque d’Algérie a procédé au retrait d’agrément pour le commerce extérieur pour une agence sans préciser laquelle. Sur le plan financier, l’encours de la dette extérieure à moyen et long termes enregistre une tendance baissière depuis 1997, après avoir plafonné à 33 milliards de dollars en 1996, et a même atteint un niveau à fin 2002 bien inférieur à celui de l’année 1987. À fin 2003, l’encours de la dette extérieure à moyen et long termes a atteint 23,203 milliards de dollars, tandis que la dette à court terme s’est située à 150 millions de dollars, soit seulement 0,65 % de la dette totale.

À fin 2002, l’encours de la dette extérieure à moyen et long termes était de 22,540 milliards de dollars et la dette à court terme s’est située à 102 millions de dollars, soit seulement 0,45% de la dette totale. Sous l’angle de la viabilité de la position financière extérieure, il est à souligner la poursuite de l’amélioration des indicateurs de performance de la dette extérieure. Le rapport souligne le recul significatif du ratio de service dette à 17,7% en 2003 contre 21% en 2002 et 47,7% en 1998, année de fin du rééchelonnement.

Les principales devises composant la dette extérieure restent le dollar (39%), l’euro (35 %) et le yen (12%). Sous l’angle géographique, l’Europe vient en tête avec 65% et l’Amérique du Nord a une part relative de 14%. Sur la base de l’importante performance en matière de reconstitution des réserves officielles de change enregistrée qui ont atteint 32,9 milliards de dollars à fin 2003, l’augmentation des avoirs extérieurs nets s’est poursuivi à un rythme soutenu. Les avoirs extérieurs nets, c’est-à-dire les avoirs extérieurs nets consolidés de la Banque d’Algérie et des banques, ont atteint 2325,9 milliards de DA à fin 2003 contre 1742,7 milliards de DA à fin 2002.

Par Meziane Rabhi, Liberté